Des essais d’immunisation contre les tiques sont en cours d’investigation

L’emploi d’auto-vaccins pour traiter les verrues ou les papillomes infectieux a poussé des scientifiques à tenter une méthode du même type pour traiter les veaux infestés par les tiques. Ils ont ainsi procédé à une auto-inoculation de sang. Onze veaux mâles âgés de dix à vingt-quatre mois, infestés de façon naturelle par des tiques (Boophilus annulatus et Rhipicephalus sp.) arrivées à divers stades de leur développement, sont retenus pour l’étude. Quatre d’entre eux servent de témoins.

Les tiques sont dénombrées, puis du sang est prélevé chez les veaux pour être inoculé immédiatement, à raison de 1 ml pour 10 kg de poids vif, par voie intramusculaire chez cinq animaux (groupe 1) ou par voie sous-cutanée chez deux autres (groupe 2). L’un des veaux du groupe 1 reçoit une seconde dose le 7^e jour. Les onze veaux sont ensuite remis en pâture, avec le reste du troupeau infesté. Ils sont donc placés dans des conditions uniformes d’exposition aux parasites.

L’infestation est diminuée de 64 % en moyenne au 21^e jour

Dès la première semaine, le nombre des tiques a diminué dans les deux groupes traités. Au 21^ejour, la réduction moyenne s’élève à 64 % des tiques chez quatre des veaux auxquels une seule dose a été administrée par voie intramusculaire. La baisse de l’infestation est de 74 % chez l’animal qui a reçu une dose supplémentaire par voie intramusculaire et chez ceux qui ont fait l’objet d’une seule injection par voie sous-cutanée. Les tiques observées sur les veaux traités sont pâles et de taille réduite. Seule une minorité est gorgée de sang.

Les modifications morphologiques des tiques et la baisse de l’infestation constatée dans cette étude peuvent être la conséquence de réactions immunologiques. Des quantités non négligeables de salive de tique pénètrent dans la circulation sanguine de l’hôte infesté après la morsure. Cela provoque des réactions antigène-anticorps qui induisent une immunité partielle. Cependant, ces anticorps ne protègent pas réellement les animaux, comme en témoigne l’aggravation continue de l’infestation. Le transfert, dans le tissu musculaire ou sous la peau, de sang circulant renfermant ces anticorps, comme l’ont réalisé les scientifiques, pourrait avoir stimulé le système immunitaire, donnant lieu au rejet de nombreuses tiques. Les résultats de cette expérience, qui ne concerne qu’un effectif restreint, suggèrent que d’autres investigations pourraient porter des fruits.

• (1) K. Muraleedharan et coll. : « Possibility of auto-inoculation of blood for tick control in cattle », Current Science, 2008, vol. 95, n° 4.