La circulation des virus de l’influenza aviaire est étudiée dans sept pays africains - La Semaine Vétérinaire n° 1323 du 11/07/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1323 du 11/07/2008

Epidémiologie. Enquête de terrain

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Cinq organismes de recherche ont dépêché des scientifiques pour enquêter sur la diffusion virale.

Le 10 janvier 2006, quarante mille des quarante-six mille poules pondeuses d’un élevage nigérian meurent. Cet épisode, déclaré auprès de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) le 8 février, marque le début de la détection du virus influenza aviaire H5N1 hautement pathogène (IAHP) sur le continent africain. Après le Nigeria, le H5N1 HP est dépisté successivement en Egypte, au Niger, au Cameroun, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Soudan puis à Djibouti au mois de mai 2006.

Les vétérinaires notent un comportement de la maladie très différent de celui observé en Asie. Au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, les foyers d’influenza aviaire sont limités. En revanche, les services vétérinaires du Nigeria continuent à enregistrer de nombreux foyers au cours de l’année 2006. Aussi, les chercheurs s’interrogent quant aux modes de diffusion du virus. « L’étude d’un foyer d’influenza dans un élevage de canard industriel allemand a montré que la maladie pouvait circuler avec des symptômes réduits et une explosion tardive, indique notre consœur Sophie Molia, vétérinaire au Cirad, en poste à Bamako (Mali). Le virus pourrait-il également circuler à bas bruit en Afrique, avec des signes cliniques limités ? Y a-t-il d’autres souches de virus influenza en circulation qui ne seraient pas le H5N1 ? »

L’an passé, le Cirad a été mandaté par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour coordonner le projet intitulé « Epidémiologie de l’influenza aviaire en Afrique » (Epiaaf). Le Cirad et ses partenaires anglais (Royal Veterinary College de Londres) et belge (université libre de Bruxelles) ont la responsabilité des analyses biostatistiques, spatiales et épidémiologiques qui conduiront à l’identification des facteurs de risque écologiques et socio-économiques de la maladie. Les analyses de détection du virus et la caractérisation d’éventuelles souches spécifiques sont réalisées au laboratoire de référence FAO-OIE, l’Instituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie (IZSVe), situé à Padoue en Italie. Les scientifiques allemands du Friedrich Loeffler Institut de Riems et de Wusterhausen ont pour mission de développer une base de données pour la saisie et le stockage des informations. Le projet Epiaaf doit permettre, à terme, d’aider à la conception d’outils prédictifs sur les risques d’introduction et de diffusion de la maladie dans tel ou tel écosystème ou élevage.

Les scientifiques sur place doivent mener de véritables enquêtes policières

Dans le cadre de ce projet, les scientifiques enquêtent dans sept pays(1) sur l’introduction et la diffusion de la grippe aviaire en Afrique depuis 2006. Dans chaque Etat, un vétérinaire national, appelé consultant, a en charge l’enregistrement des effectifs de volailles, la description et le nombre des oiseaux sauvages présents, l’identification des principales routes commerciales empruntées par les différents animaux et les denrées agricoles. Sur le terrain, une investigation est menée par les consultants et les experts européens. Ainsi, de février à mai dernier, dans chaque pays concerné, un binôme consultant-expert a mené l’enquête, pendant trois semaines, dans cinq à sept sites. Sophie Molia s’est chargée de la Côte d’Ivoire. « Nous investiguons à la fois dans des sites connus pour être infectés et dans ceux a priori indemnes, explique notre consœur. Les scientifiques sur place doivent faire de véritables enquêtes policières pour retracer les voies d’introduction et de diffusion du virus. »

Un questionnaire standardisé, identique pour les sept pays, est rempli avec les responsables locaux, les éleveurs et leurs représentants. Des prélèvements sanguins et des écouvillons sont également réalisés. « Ce travail exige une grosse logistique, indique notre consœur. Le maintien de la chaîne du froid depuis Montpellier jusque dans le pays qui fait l’objet d’une enquête, puis jusqu’à Padoue en Italie, est difficile à organiser et à gérer. » Les premiers résultats sont attendus à l’automne prochain.

  • (1) Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Niger, Nigeria et Soudan.

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