En 1945, certains ont échappé aux brimades - La Semaine Vétérinaire n° 1321 du 27/06/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1321 du 27/06/2008

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Martial Villemin (L 49)

La lecture de l’excellente thèse de Vincent Mauffre et de Nicolas Poly, intitulée « Les traditions d’accueil des nouveaux arrivants à l’école d’Alfort », m’a conduit à quelques réflexions et a ramené à ma mémoire quelques souvenirs personnels sur ce sujet.

Les documents réunis dans ce travail, fort bien présentés, ont nécessité des recherches importantes. Ils retracent tout un pan, pas toujours glorieux, de notre histoire professionnelle. Ils démontrent qu’au nom de la “tradition”, des pratiques anachroniques se sont perpétuées jusqu’en 2005 !

Je voudrais apporter ma pierre à l’édifice en racontant la façon dont nous nous sommes opposés aux brimades à l’école de Lyon, en 1945. Oui, nous avons osé ! Nous étions une quinzaine à “débarquer” avec à peu près quinze jours de retard sur les autres. Nous avions passé un oral spécial à Alfort. Les plus âgés d’entre nous avaient été faits prisonniers en 1939. Les plus jeunes étaient des gars de la classe 43 qui, engagés volontaires, avaient combattu dans la Première armée ou dans celle des Alpes, pour libérer la France et entrer en Allemagne avec les troupes alliées. Beaucoup d’entre nous avaient été blessés ; certains étaient décorés. Nous ne pouvions absolument pas supporter que des “petits cons” nous briment, nous, des Anciens combattants.

Nous avons alors chargé quelques-uns d’entre nous d’aller discuter avec le comité des anciens. Sans grande difficulté, je dois le reconnaître, il fut admis que, chose absolument exceptionnelle, notre groupe serait dispensé de brimades. Cela signifiait donc que nous pouvions circuler librement partout dans l’école, sans avoir à manifester de respect envers les anciens et, surtout, sans participer aux séances de brimades, moments particulièrement insupportables. Nous avions pleinement conscience de la faveur qui nous était faite, ce qui démontre, par l’absurde, l’importance du cérémonial d’accueil du bizutage quasi rituel. Nous avons utilisé “notre droit” avec, je dois l’avouer, une certaine délectation. Et cette dispense ne nous a jamais empêchés de nous sentir pleinement intégrés à la profession.

  • (1) Voir également l’article en page 22 de ce numéro.

  • Animalerie Magazine, n° 181, mai 2008.

Lu, vu, entendu

« L’importance de la population canine ou féline d’un pays illustre souvent la force de son économie. » Voilà qui devrait réjouir le gouvernement français, Christine Lagarde en tête, puisque l’Hexagone compte bien plus de chiens et de chats que ses voisins anglais et allemands. Mais voilà, l’exception française frappe encore une fois et « nous nous faisons rejoindre ou dépasser en termes de valeur de marché », souligne Animalerie Magazine. Le mensuel consacre un dossier de dix pages à « L’animalerie à l’international », qui met en avant le potentiel de ce marché, depuis l’Italie qui bénéficie d’une belle marge de progression pour le pet food jusqu’à la Chine qui s’éveille, en passant par les Pays-Bas et la Belgique, « petits, mais dynamiques ». Au final, neuf pays sont explorés en détail, complétés par une étude plus générale du marché est-européen. Ce dossier fourmille d’informations et de repères chiffrés qui montrent notamment que « dans les pays à économie forte ou du moins représentative à l’échelle mondiale, la population féline est presque toujours supérieure à la population canine », alors que la tendance s’inverse dans les pays en développement économique. Ouf, la France compte 8,08 millions de chiens pour 10,04 millions de chats !

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