Précisions du Groupement européen des comportementalistes canins (Gecc)

Pourquoi l’auteur [du récent article⁽¹⁾ sur le colloque “Les mœurs canines et félines”, organisé par le Groupement européen des comportementalistes canins en avril dernier, Ndlr] a-t-elle pris soin de ne jamais mentionner le mot de “comportementaliste”, vétérinaire ou non, alors qu’éthologie et développement comportemental étaient au cœur des débats, et non le chien dangereux, contrairement à ce qu’indique son titre et comme en témoignent le programme exact disponible sur le site du Gecc (www.assogecc.fr) et l’évaluation très positive de cette rencontre ?

La présentation de l’évaluation comportementale par Thierry Bédossa a initié les treize conférences d’un colloque sur le thème : « Comportement gênant ou comportement pathologique ? »

A la lecture des “relances” de l’article, l’auteur fait planer le spectre de deux menaces, proposant ainsi un texte sur ses peurs plus que sur les sujets débattus : les éducateurs (et/ou les comportementalistes) risquent-ils de se substituer aux vétérinaires ? Vont-ils dériver et conseiller des psychotropes ? Nous tenons à rétablir que ces peurs n’ont pas lieu d’être.

Nous voici face à la suspicion d’exercice illégal de la médecine vétérinaire. Observer un chien dans son contexte est-il un exercice illégal ? Nous soutenons pourtant qu’un grand nombre de comportements déviants sont dus à des facteurs environnementaux et humains qui sortent du domaine strictement médical et ne justifient pas l’emploi de psychotropes. Mais nous ne demandons, hors pression des lobbies pharmaceutiques, qu’à connaître l’intérêt des traitements possibles. C’était le sens même de ce colloque : débattre de la frontière entre mauvais comportement, à rééduquer, et pathologie du comportement, à soigner. Les conférences montraient bien deux pôles de discussion, depuis celle d’Isabelle Vieira (« L’agression chez le chien : du normal au pathologique ») jusqu’à celle d’Emmanuel Gauthier (« Trouble du comportement rime-t-il nécessairement avec médicaments ? »). Ces questionnements honnêtes sur le large éventail des causes et des solutions possibles ont fait écho à des interventions ouvertes sur l’importance de l’autre moitié de la relation : l’humain. L’auteur n’a pourtant pas jugé utile de parler de l’intervention de Mme Etchegaray, comportementaliste titulaire d’un master en neurosciences comportementales et cognitives (« Comment la personnalité du maître influence le comportement du chien, éclairage des neurosciences comportementales ») ni de celle de Mme Berthelot, psychomotricienne, diplômée d’Etat, orientation zoothérapie et comportementaliste (« Réponses comportementales du chien face aux personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer »), qui nous a bien montré à quel point le comportement du chien peut être réactif à une situation.

L’auteur, vétérinaire comportementaliste diplômée, déplore que les techniques de modifications comportementales ne lui aient pas été expliquées. Si l’on peut conclure à une curiosité personnelle non satisfaite, nous rappelons qu’il s’agissait d’un colloque et non d’une formation.

Nous avons discerné moult raisons de travailler en synergie pour le bien de l’animal de compagnie, dans un esprit de collaboration entre les professions et sans inquiétude à voir s’ouvrir les relations.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1314 du 10/5/2008 en page 14.