La sécurité alimentaire mondiale nécessite d’accélérer la lutte contre les maladies animales - La Semaine Vétérinaire n° 1318 du 06/06/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1318 du 06/06/2008

Santé animale. 76e session générale de l’OIE

Actualité

Auteur(s) : Michel Bertrou

Lors de sa dernière réunion à Paris, l’OIE a notamment évoqué la difficulté d’accès aux protéines animales.

La 76e session générale annuelle de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) s’est déroulée du 25 au 30 mai dernier, drainant un nombre de participants plus important que prévu. Ainsi, sept cents personnes s’étaient inscrites et cent cinquante des cent soixante-douze pays et territoires membres de l’organisation internationale étaient représentés. Les organismes intergouvernementaux qui collaborent avec l’OIE (Food and Agriculture Organization, Organisation mondiale de la santé, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, etc.) étaient également présents.

Le contexte actuel d’alarme mondiale concernant l’accès aux aliments pour tous les habitants de la planète a été l’un des thèmes centraux de cette assemblée générale. En raison de la pression grandissante due à la flambée des prix alimentaires, qui frappe de plein fouet les pays les plus pauvres, l’organisation a voté une résolution destinée à convaincre les gouvernements de s’investir davantage pour accélérer la lutte contre les maladies animales et améliorer ainsi la productivité et la production dans le monde. La conférence a mis l’accent sur le lien important entre l’accès aux protéines animales de qualité (la viande, le lait, les œufs) et la maîtrise zoosanitaire. Plus d’un milliard d’humains pauvres ont besoin du bétail pour survivre et paient un lourd tribut aux affections qui touchent les animaux. Selon plusieurs études, les pertes de production pourraient dépasser 20 % dans certains pays.

L’un des thèmes techniques abordés cette année concernait la participation des petits éleveurs, majoritaires dans le monde, aux programmes de santé animale. L’OIE souhaite les impliquer dans la surveillance et la détection précoce des maladies. « Des formations seront organisées pour les associer efficacement à cette tâche », a déclaré Bernard Vallat, directeur général de l’OIE. Il a également réaffirmé que les plans d’évaluation de la gouvernance en santé animale, élaborés par l’OIE, restent une priorité. Soixante-quinze pays membres ont demandé à effectuer cette évaluation indépendante et cinquante-quatre missions ont déjà été conduites et présentées. « Les grands bailleurs de fonds internationaux, comme la Banque mondiale et la Commission européenne, considèrent désormais ces audits comme une base des investissements internationaux qu’ils effectuent », s’est félicité le directeur général.

La peste bovine pourrait être rayée de la planète d’ici à quelques années

L’OIE est la seule organisation mondiale qui accorde une reconnaissance officielle des statuts nationaux concernant des maladies animales certifiées. Cette session a ainsi été l’occasion de reconnaître le statut sanitaire d’un grand nombre de pays vis-à-vis de quatre affections prioritaires : la fièvre aphteuse, la peste bovine, la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Cela nécessite de longs protocoles scientifiques, parfois complétés de missions sur le terrain, puis des échanges de commentaires entre les membres de l’organisation.

Plusieurs Etats, dont le Royaume-Uni, ont obtenu le statut indemne de fièvre aphteuse (avec ou sans vaccination, pour tout ou partie de leur territoire). La liste des zones indemnes de peste bovine s’est également allongée. La situation en Afrique vis-à-vis de cette maladie évolue favorablement, selon Bernard Vallat. Elle laisse espérer que l’ensemble du continent pourra en être reconnu indemne d’ici à quelques années. « Ce sera la première fois qu’un virus, en l’occurrence le plus dangereux du règne animal, sera définitivement rayé de la planète – comme la variole l’a été chez l’homme – grâce à l’action des services vétérinaires », a insisté notre confrère.

Un nombre record de pays, dont tous les Etats de l’Union européenne (à l’exception de la Roumanie et de la Bulgarie), ont également vu la reconnaissance de leur statut en matière d’ESB. L’OIE compte désormais quarante et un membres classés comme à « risque maîtrisé » ou à « risque négligeable » vis-à-vis de cette affection.

Une attention particulière est apportée au bien-être animal

Le réseau scientifique de l’OIE continue de se développer. Cette 76e session générale a accrédité cinq nouveaux centres collaborateurs et huit laboratoires de référence, ce qui porte à deux cent huit le nombre de structures d’expertise formant le réseau mondial de l’OIE. Ce dernier, qui informe en permanence les membres de toutes les évolutions scientifiques, constitue « l’âme de l’organisation », d’après Bernard Vallat.

La réunion a, en outre, permis au comité international de poursuivre ses objectifs légaux concernant l’adoption de nouvelles normes et lignes directrices au regard du commerce mondial des animaux et de la surveillance zoosanitaire. Des normes importantes, ainsi qu’une nouvelle définition scientifique en matière de bien-être animal, ont été entérinées. L’OIE organisera une conférence sur ce thème en octobre prochain, au Caire (Egypte).

Le problème posé par l’établissement unilatéral de normes en matière de santé animale, issues de sociétés privées, a constitué l’autre thème technique de cette 76e session. Durant leurs discussions, les délégués ont rappelé que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a officiellement désigné l’OIE comme l’organisme de référence responsable de l’instauration de normes internationales pour les maladies animales et les zoonoses.

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