En matière de comportement, les propriétaires de chiens pensent “vétérinaire”… et “éducateur”

Les confrères constatent que la majorité des propriétaires de chiens sont aujourd’hui demandeurs de conseils en matière d’éducation. 40 % des vétérinaires interrogés via WK-Vet.fr sont en effet souvent sollicités par des clients qui souhaitent obtenir l’adresse d’un éducateur canin. 46 % le sont parfois.

Les premières périodes critiques de la mise en place des comportements canins sont particulièrement précoces et coïncident avec les visites de vaccination du chiot à l’âge de deux, trois et quatre mois. Le praticien généraliste est donc naturellement le premier interlocuteur. Il est particulièrement bien placé pour aider à l’établissement progressif d’une relation de confiance entre le maître et son animal, dans le respect du bien-être de celui-ci et du “bien vivre” de son entourage. La compréhension des capacités et des limites du chien, la mise en place d’éléments de communication cohérents et paisibles entre l’animal et son propriétaire, ainsi que l’instauration précoce de repères compréhensibles pour le chiot permettent de prévenir les conduites défavorables et les troubles comportementaux liés à des erreurs éducatives ou à la mauvaise adaptation du jeune dans son cadre de vie.

Un partenariat entre éducateurs et vétérinaires peut, dans ce cadre, se révéler profitable et compléter les conseils du praticien. Il en est d’ailleurs question dans le projet de loi sur les chiens dangereux, voté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le 15 mai dernier. Via la visite de cession et son rôle dans l’évaluation comportementale, le texte renforce la légitimité du vétérinaire dans l’aiguillage des propriétaires vers les éducateurs, les rééducateurs, etc. En outre, si l’évaluation est exclusivement réalisée par les confrères, ces derniers ont la possibilité de se faire aider par des sapiteurs qui peuvent être des vétérinaires spécialisés en comportement ou d’autres professionnels.

Les éducateurs ont, en outre, leur place aux côtés des praticiens dans la formation des propriétaires de chiens mordeurs et de chiens de première et de deuxième catégories avec, à la clé, la délivrance d’un certificat d’aptitude permettant la détention de ces animaux. Encore faut-il que leur sérieux soit avéré. La dénomination “éducateur” cache en effet un ensemble disparate de personnes incluses dans un groupe professionnel en pleine expansion. Le contenu des formations qui leur sont dispensées et les méthodes utilisées sont, par ailleurs, de qualité inconstante, et parfois inconnues du vétérinaire. Un décret d’application, qui paraîtra après le vote de la loi sur les chiens dangereux, est donc en cours d’élaboration afin de préciser le contenu de la formation et les conditions d’agrément des personnes habilitées à la dispenser.