« Un plus dans la réussite d’une opération orthopédique »

La Semaine Vétérinaire : La physiothérapie est-elle enseignée à l’ENVA ?

Dominique Grandjean : La formation aux méthodes de physiothérapie-rééducation fonctionnelle est encore passablement déficiente dans nos écoles, hormis ce qui est en place à Alfort sous forme optionnelle, dans le cursus de base, puis dans le cadre de la T1pro “médecine de l’élevage et du sport”, durant laquelle les étudiants reçoivent une formation théorique associée à un stage pratique au sein de l’entité de rééducation fonctionnelle de l’Unité de médecine de l’élevage et du sport (Umes). Alors même que les consultations sont pleines, nous attendons de constater une vraie demande de la part des confrères avant de lancer une formation plus complète, et surtout ouverte sur l’extérieur.

S. V. : S’il n’est pas équipé, où le praticien peut-il référer un cas pour une rééducation fonctionnelle ?

D. G. : Des centres de rééducation fonctionnelle commencent à voir le jour dans quelques cliniques vétérinaires en France, et c’est une excellente chose, tant ce domaine d’activité peut rendre de services et se révèle porteur. L’Umes accepte bien entendu les cas référés, toujours en relation directe avec le vétérinaire prescripteur.

S. V. : A l’Umes, dans quels cas la physiothérapie est-elle la plus employée ?

D. G. : Nous recensons des cas dans les domaines de la rééducation postchirurgicale (orthopédie, souvent ligaments croisés, hanches, mais aussi neurologie), de la prévention de l’évolution invalidante des phénomènes arthrosiques et dans l’entretien et l’entraînement de chiens de sport et d’utilité (qui profitent alors des tapis roulants et de la piscine, des outils intégrés au plan d’entraînement physique canin). Ces techniques ont fait leurs preuves et devraient être associées au suivi postopératoire de nombreuses interventions orthopédiques. Elles constituent un plus indéniable dans la réussite à long terme de l’opération. Il reste à en convaincre les confrères, car du côté des propriétaires, le succès est total.

S. V. : Quel est l’avenir de la physiothérapie en France ?

D. G. : Il devrait être grand, il suffit pour s’en convaincre d’aller voir ce qui se fait en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Argentine ou même en Chine et en Corée. En 1995, nous étions en avance à l’Umes de ce côté-là, et j’ai peur qu’aujourd’hui la France ne soit en retard sur la valorisation de ces actes finalement simples, mais des plus efficaces et porteurs.