Gestuelle et gestion des diverses opérations à effectuer conditionnent la qualité de la traite - La Semaine Vétérinaire n° 1316 du 23/05/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1316 du 23/05/2008

Signes de traite

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

L’évaluation de la traite commence dès l’arrivée du trayeur, avant même l’entrée des animaux.

La taille des troupeaux bovins laitiers, le matériel et la technique de traite, l’organisation du travail, les produits d’hygiène évoluent. Pour autant, les stéréotypes persistent. Ainsi, le changement annuel des manchons trayeurs en élevage bovin laitier fait l’objet d’un consensus largement partagé. Or, un manchon trayeur en caoutchouc est prévu pour deux mille cinq cents traites, un nombre largement dépassé si le rythme de changement annuel est appliqué. Dans ce cas, les manchons durcissent et massent moins bien les trayons, entraînant une augmentation du nombre de glissements des gobelets trayeurs au cours de la traite. Pour enrayer ces glissements, « on force sur le vide, indique notre confrère Thierry Hetreau, responsable de la recherche, du développement et du perfectionnement au centre d’élevage de Poisy, en Haute-Savoie, et par conséquent, lorsque les manchons sont enfin changés, le réglage du niveau de vide n’est plus en adéquation avec la qualité du massage requise ». Comparée à celle des manchons en caoutchouc, la durée de vie des manchons en silicone est deux fois plus longue.

« Quels sont les signes d’une traite qui va bien ? A quoi se référer ? » Dans le cadre des engagements de la charte de qualité Agrilait, la laiterie de la coopérative Coralis d’Ille-et-Vilaine a proposé aux trois cents éleveurs laitiers adhérents à la charte une formation “signes de traite”(1). Avec une soixantaine de participants, les quatre jours de formation, du 15 au 18 janvier dernier, ont affiché complet.

L’amont et l’aval de la traite sont également évalués via les vaches

Le 14 janvier, Thierry Hetreau a promené l’œil de sa caméra dans trois élevages laitiers du bassin de Rennes, différents de par l’ergonomie du travail, l’organisation et la technique de traite. Les échanges de savoir-faire et la réflexion initiés par ces séquences vidéo prises sur le vif ont permis à chaque éleveur de s’interroger sur ses méthodes et d’ancrer les bonnes pratiques pour chacune des étapes de la traite. Les signes d’une bonne traite (rumination des vaches, taux de laitières qui bousent inférieur à 5 %) sont connus. Des vaches qui urinent pendant la traite signent un stress et le communiquent. Leur bougeotte atteste de leur inconfort, d’où une fréquence accrue de glissements des manchons trayeurs, laquelle doit être inférieure à 5 %. Eversion, œdème, couleur, microhémorragies, etc., l’état des trayons renseigne sur le réglage du niveau de vide, de la pulsation, sur le rapport succion/massage. Comment éviter que les animaux et le trayeur soient gênés par les mouches ? Comment faire circuler les animaux ? « Il ne faut pas aller chercher les vaches, témoigne le formateur. Nous avons l’habitude de les appeler et nous attendons qu’elles viennent. Si nous patientons cinq minutes, nous en profitons pour les observer. D’expérience, nous gagnons du temps. » La question à se poser est « pourquoi les vaches ne viennent-elles pas ? » (voir photo). Ainsi, il est nécessaire d’élargir l’interprétation du comportement des animaux à toutes les étapes de la traite, laquelle n’est pas limitée à la période pose-dépose des gobelets. Par exemple, installer deux rouleaux de papier, un à chaque bout de la fosse de traite, permet de ne pas dépasser le délai maximal d’une minute entre la stimulation de la mamelle et le branchement. « Ce n’est pas le vide qui tire le lait, mais l’ocytocine qui le pousse. Le temps de traite est plus élevé si ce délai n’est pas optimisé, explique Thierry Hetreau. Il ne faut pas hésiter à stimuler les mamelles, regardez faire les veaux. La vitesse de traite est également stimulée par l’environnement. Il faut se rappeler que l’ocytocine agit pendant cinq minutes. »

Notre confrère a en outre partagé ses compétences en participant à l’adaptation française du livre québécois La Traite profitable. Les gestes, l’hygiène, la physiologie, l’organisation, le matériel, les outils d’évaluation de la qualité de la traite sont déclinés tout au long des huit chapitres abondamment illustrés de ce guide pratique préfacé par Pierre Billon, responsable de l’unité de programme traite de l’Institut de l’élevage.

  • (1) Signes de traite, selon le mode signes de vache, voir La Semaine Vétérinaire n° 1309 du 4/4/2008 en pages 44-46.

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