Des promesses sont faites autour et à propos de la génomique des bovins

Disposer de nombreux tableaux de single nucleotides polymorphism (SNP) et de plates-formes de génotypes a permis de réelles avancées dans l’étude des populations humaines. Il pourrait en être de même chez les bovins. Un article⁽¹⁾ vient en effet de fournir un moyen d’accroître la portée de ces découvertes dans l’espèce bovine et les catalogues de SNP ont pu être utilisés pour réaliser la cartographie de trois affections héréditaires récessives chez ces animaux (dystonies musculaires congénitales de types 1 et 2 et ichtyose fœtale).

C.P. Van Tassel et ses collaborateurs ont mis au point une méthode rapide et peu onéreuse pour déterminer plus de 60 000 SNP dans le génome bovin et en estimer la fréquence. La méthode est applicable à toutes les espèces dont le génome est en cours de détermination. Cela revient à dire que, selon C. Charlier et ses collaborateurs, l’espèce bovine rejoint l’espèce canine en tant que modèle pour aider à clarifier les relations entre le génotype et le phénotype.

Un SNP est une légère variation qui apparaît dans la séquence de l’ADN d’un sujet. Le code génétique est porté par les quatre nucléotides, représentés par les lettres A (adénine), C (cytosine), T (thymine) et G (guanine). Un SNP est constaté lorsqu’un seul des nucléotides est remplacé par un autre. En moyenne, cela se produit plus d’une fois sur cent personnes. Ces variations ont un grand intérêt parce qu’elles signent généralement une altération de la fonction de la protéine.

Tous les SNP ne produisent pas de troubles physiques, mais certains peuvent cependant prédisposer l’individu concerné à une maladie ou influer sur sa réaction à un médicament. Le diagnostic de plusieurs maladies peut être amélioré au niveau de sa précocité et l’emploi des médicaments sera en outre davantage personnalisé.

• (1) Tanita Casci : « Population genetics : rich pasture for cattle genomics », Nature Reviews Genetics, 2008, n° 9, p. 252.