Les confrères sont opposés à la libéralisation de la distribution des médicaments - La Semaine Vétérinaire n° 1315 du 16/05/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1315 du 16/05/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

La grogne a agité le secteur de la pharmacie humaine ces dernières semaines, attisée par la campagne de publicité lancée sur les écrans par Leclerc, en avril dernier. Le but de l’enseigne est d’obtenir l’autorisation de vendre des médicaments non remboursés dans ses espaces de parapharmacie. Saisi par Univers Pharmacie, Directlabo, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le tribunal de Colmar a, dans un premier temps, interdit les spots du groupe. Mais le 7 mai, la justice a donné raison à Leclerc, la cour d’appel infirmant la décision de première instance.

Jean-Edouard Leclerc oppose aux plaignants le droit à la liberté d’expression et la nécessité de débattre du bien-fondé du monopole de vente des médicaments non remboursés.

Le débat relatif à la pharmacie concerne la France, mais plus largement l’Europe, où l’ouverture du capital des officines fait l’objet de discussions. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, plaide, elle, pour une évolution des pharmacies : création de structures plus importantes, passage de certains médicaments sur le comptoir pour en permettre le libre accès, concurrence accrue, spécialisation, etc. Des thèmes qui trouvent un écho chez les praticiens.

83,9 % des vétérinaires internautes sont opposés à la libéralisation de la distribution de certains médicaments, selon un sondage réalisé sur WK-Vet.fr. « Sous couvert de défense du pouvoir d’achat, il est clair que Leclerc (sans jeu de mot) cherche avant tout à accroître le caractère captif de sa propre clientèle », estime un confrère. Les praticiens participent volontiers à ce débat qui rejoint certaines de leurs craintes. « La santé n’est pas à solder, qu’elle soit animale, humaine ou publique », souligne ainsi un vétérinaire rural. En effet, les médicaments ne sont pas des “produits anodins”. « Alors que nous devons respecter le décret prescription-délivrance et le suivi du médicament en élevage, soi-disant parce que le consommateur ne veut pas manger de résidus, les grandes surfaces font de la propagande médiatique », renchérit une consœur. Et dans ce domaine, les officines, privées du droit à la communication, ne sont pas sur un pied d’égalité avec l’enseigne commerciale. « La puissance des lobbies économiques est telle que, face à eux, nous faisons pâle figure avec notre petite prétention du savoir ! », regrette un confrère.

Toutefois, 13,7 % des vétérinaires sont favorables à la libéralisation de la distribution des médicaments, remarquant que « certains pharmaciens vendent bien des produits vétérinaires sans ordonnance… ». D’autres sont plus nuancés et suggèrent que cette libéralisation se limite aux produits non soumis à prescription.

réactions Internet

Attention aux effets secondaires

Avant d’envisager cette libéralisation, il faut s’interroger sur la volonté des grandes surfaces de se doter de vrais pharmaciens et non de vendeurs de façade. Je pense toutefois que si elle a lieu, elle ne devrait pas concerner les médicaments dont les effets secondaires sont plus que dangereux en cas de mauvaise utilisation.

Corinne Velleine

Nous sommes les prochaines cibles

Ne nous leurrons pas : nous sommes les prochaines cibles ! J’en veux pour preuve la façon dont certaines enseignes commencent à procéder avec le leader des antiparasitaires externes (APE) vétérinaires.

Si la grande distribution obtient gain de cause pour le médicament humain (le lobby des pharmacies est autrement plus puissant que le nôtre), je ne lui donne pas cinq ans pour nous manger tout crus : APE en amuse-bouche, suivis des API en entrée et qui sait quoi ensuite…

Mais, au fond, le vrai débat est ailleurs : le médicament est-il un bien comme un autre ? Un médicament hors prescription est-il encore un médicament ? Il s’agit là de vraies questions de société. Les réponses pourraient remettre en cause l’intégralité de la filière du médicament.

Jean-Philippe Papy
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