Dix mille visiteurs sont venus à la découverte de l’école vétérinaire d’Alfort

Passé le grand porche dont le fronton arbore fièrement l’inscription « Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort », le visiteur se retrouve dans un monde peuplé de statues, de bâtiments d’époque et d’espaces verts. Un lieu qui peut sembler mystérieux au profane, érigé sur le territoire de Maisons-Alfort. Un espace clos qui donne l’impression d’être refermé sur lui-même, protégé par de hauts murs. Mais il s’agit avant tout d’une école d’enseignement supérieur qui a laissé percer ses secrets, les 12 et 13 avril derniers, à l’occasion des journées portes ouvertes 2008, organisées autour du thème « les relations homme-animal ».

Quelque dix mille visiteurs ont déambulé sur le site, entre la statue de Bourgelat, le “souverain maître”, fondateur de l’école, l’amphithéâtre Blin, les bâtiments des urgences Marcenac et les résidences universitaires. Sur leur chemin, vingt-quatre stands pour se restaurer, présenter les associations de l’école ou encore les différents services médicaux proposés aux clients de l’ENVA, tenus par plus de deux cent cinquante bénévoles coordonnés par Béatrice Navarre, responsable de la communication. De quoi guider les promeneurs dans un voyage mêlant histoire, savoir-faire et vie étudiante.

Conférences et moult activités au programme

De multiples conférences se sont tenues durant le week-end, essentiellement assurées par des enseignants de l’école, dont les thèmes gravitaient autour de l’homme et de l’animal : « la place du chien dans la famille », « les chiens dangereux, mise au point sur la réglementation », etc.

Des visites guidées ont attiré les participants, leur permettant de découvrir le patrimoine de l’école, sous un ciel clément.

L’occasion de montrer à quel point le déblocage de fonds promis par le gouvernement est nécessaire pour rénover le site.

Le jardin botanique avait ouvert ses portes et les amoureux de la botanique ont pu apprécier de nombreuses plantes. Des spectacles, comme des démonstrations d’équitation du haras de la Cense et d’équitation portugaise, d’agility, de dressage de chiens des sapeurs-pompiers de Paris, ou encore des défilés de chiens de race étaient également au programme pour le plaisir des yeux. Les estomacs n’étaient pas en reste et une alléchante odeur s’échappait du stand de gaufres et de gâteaux du club raid, et des divers points de restauration proposés par le cercle des élèves.

De nombreuses vocations sont sans doute nées durant ces deux jours qui ont permis de placer les visiteurs dans les conditions d’une clinique vétérinaire grâce aux ateliers d’anesthésie, de radiographie et d’échographie qui présentaient la réalisation d’actes factices sur des mannequins animaux. L’implication des intervenants du forum de la profession a aussi activement contribué à montrer la réalité du métier. Ce forum, organisé dans le restaurant universitaire, a permis aux participants intéressés par les études vétérinaires de poser directement leurs questions aux étudiants alforiens.

A la découverte de la rurale et des missions humanitaires

Une miniferme installée dans les bâtiments de pathologie du bétail et animée par Guy Joncour, venu présenter son film Guy, vétérinaire de campagne, a mis en relief le charme de la branche rurale de la profession.

Les maréchaux-ferrants étaient également présents pour souligner l’importance de leur art et de leur collaboration avec les vétérinaires.

Un atelier sur le lait a en outre permis d’en finir avec les vieux préjugés sur l’élevage et a rassuré les visiteurs sur les conditions d’élevage des bovins.

Ils ont aussi été sensibilisés au rôle social de la profession grâce à des associations étudiantes comme Soigner l’animal pour aider l’homme (Sapah), qui effectue des consultations gratuites pour les plus démunis, et à des démonstrations de chiens guides d’aveugles et de Handi’chiens. Dans un registre plus exotique, des associations comme Yaboumba, Projet Mongolie, ou encore Adduna étaient présentes. A travers un stand proposant l’achat de produits atypiques issus du commerce équitable, l’organisation de jeux ou encore la lecture de contes pour enfants, cette dernière a tenté d’attirer l’attention sur les inégalités entre Nord et Sud et le commerce équitable. Sur le stand de Projet Mongolie, la vente de plats asiatiques était destinée à financer le voyage humanitaire des membres de l’organisation. Ces initiatives ont mis en avant l’importance des vétérinaires dans les projets humanitaires et le développement des pays en difficulté.

Jeux interactifs et maquillage

Une petite note de dépaysement était proposée par les aventuriers du 4L Trophy qui ont relaté leur périple à travers une exposition de photos et la vente de pâtisseries marocaines.

Les salles de dissection, d’ordinaire froides et peu accueillantes, se sont transformées en bouquets colorés grâce aux magnifiques plumages des perroquets de l’Association de sauvegarde et d’accueil des perroquets (ASAP), invitée pour l’occasion.

Dans ces mêmes salles, les promeneurs ont découvert l’univers des nouveaux animaux de compagnie (Nac) grâce aux bénévoles de Free. Cette association indépendante a pour but de recueillir les Nac abandonnés ou maltraités et de leur trouver de nouveaux maîtres. Quant aux laboratoires de physiologie, ils étaient investis par les étudiants de la clinique faune sauvage de l’école et leur collection d’animaux empaillés. L’occasion d’expliquer la conduite à tenir en cas de découverte d’un animal sauvage blessé de manière ludique, à travers un questionnaire.

Illustrant le succès de la manifestation, les queues qui menaient au stand de maquillages et aux activités pour les enfants étaient interminables. Des jeux interactifs leur permettaient d’appréhender les bases de la microbiologie et les risques des zoonoses.

La satisfaction des visiteurs et des bénévoles a prouvé le bon déroulement de ces portes ouvertes, organisées grâce à plusieurs partenaires commerciaux. Les visiteurs ont terminé leur voyage sur les terres alforiennes des souvenirs plein la tête, laissant l’école toujours cerclée de ses murs, mais un peu moins mystérieuse.