LES ÉVÉNEMENTS DE MAI 68 ONT LAISSÉ DES TRACES - La Semaine Vétérinaire n° 1314 du 10/05/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1314 du 10/05/2008

À la une

Ils étaient étudiants, professeurs ou praticiens. Quelques-uns d’entre eux ont accepté de faire un petit saut de quarante années en arrière. Petit, car les images, les bruits et même les odeurs que cette période évoque sont nombreux et précis. La première date à jaillir des mémoires est le 22 mars 1968, début du mouvement de protestation à Nanterre et… Nuit véto au Cirque d’hiver. Affrontements au quartier Latin, gaz lacrymogènes, conseil des professeurs, défilé du 13 mai, envolées verbales de Daniel Cohn-Bendit : les souvenirs de ces quelques semaines semblent gravés dans le marbre… ou dans les pavés.

Mai 68 débute… le 22 mars. Des étudiants occupent les locaux administratifs de la faculté de Nanterre. Ils protestent contre l’interpellation d’un militant qui a participé à l’attaque du bureau parisien d’American Express, en signe d’opposition à la guerre du Viêtnam. Le Mouvement du 22 mars, animé par Daniel Cohn-Bendit, est créé.

1er mai : alors qu’il est interdit depuis quatorze ans, le traditionnel défilé a lieu.

2 mai : des incidents surviennent à la faculté de Nanterre, où le doyen suspend les cours.

3 mai : un meeting organisé à la Sorbonne fournit le prétexte à son évacuation et à sa fermeture. Une manifestation estudiantine secoue le quartier Latin, donnant lieu à des affrontements entre les étudiants et la police. Les blessés sont nombreux.

6 mai : de nouveaux affrontements se produisent dans le même secteur. Les premières barricades se dressent.

10 mai : des dizaines d’étudiants, à Paris et en province, rejoignent la manifestation. C’est la Nuit des barricades au quartier Latin.

13 mai : grève générale. A Paris, un million de manifestants défilent de la République à Denfert-Rochereau. Plus de trois cents étudiants vétérinaires en font partie ! Un chiffre qui, bien entendu, n’a jamais été relayé par les médias… Quarante ans se sont écoulés. Beaucoup de ceux qui lisent ces lignes n’étaient pas encore nés. Mais ces quelques semaines sont restées gravées dans l’esprit des professeurs et des étudiants d’alors. Sans prendre position ou se livrer à une quelconque analyse politique, certains d’entre eux se laissent prendre au jeu de cet anniversaire pas comme les autres et livrent leurs témoignages souvent teintés de nostalgie. Juste quelques souvenirs et parfois des scoops… Qui sait, par exemple, que des affiches ont été imprimées clandestinement dans les sous-sols d’Alfort ? En province, la tension est moindre, quoique…. « Les événements de Mai 68 sont restés sans effet, en tout cas dans l’environnement du praticien rural que j’étais, témoigne Martial Villemin (A 49). Bien entendu, j’étais avide de nouvelles sur ce qui se passait à Paris et dans les grandes villes. Bien entendu, j’étais amené à échanger avec mes clients. Nous étions parfois déroutés, c’est vrai, mais rien de spécifiquement rural ou de vétérinaire là-dedans. Cependant, j’étais particulièrement inquiet, ainsi que ma femme, car notre fils aîné, âgé de dix-neuf ans, et d’un caractère très indépendant, était alors à Nancy et nous nous demandions bien s’il n’allait pas monter à Paris pour mettre la pagaille, comme les autres ! Chaque samedi, nous l’attendions avec impatience ; le moindre retard nous créait du souci. Mais il n’est pas parti pour la capitale. Ainsi, rien à signaler. J’ai réagi à l’époque comme un citoyen ordinaire et un père, conscient que quelque chose de grave était en marche. »

14 mai : la grève étudiante gagne de nombreuses universités à travers le pays. Le général de Gaulle écourte un voyage en Roumanie. « La réforme, oui ; la chienlit, non », déclare-t-il.

27 mai : le gouvernement et les syndicats signent les accords de Grenelle.

30 mai : le président de la République dissout l’Assemblée nationale.

Jean-Pascal Guillet

Les premiers jours de mai

Ce 1er mai 1968 commence comme les autres : tôt le matin, j’achète un brin de muguet sur la place de la Bastille. Les jours qui suivent n’ont rien de remarquable non plus, il est seulement question d’agitations étudiantes à Nanterre et de répression policière. Sans opinion précise sur ce sujet, les conversations de l’école portent davantage sur les examens qui approchent et les prophylaxies qui se terminent.

Et puis, vers le 6 mai, deux de mes camarades de promotion reviennent du quartier Latin où ils ont acheté des livres. Ils nous racontent leur mésaventure : dans une petite rue calme, ils sont attaqués par un groupe d’individus casqués, armés de matraques, habillés en uniformes. Coups, insultes, l’un des gendarmes traite d’intellectuels nos deux condisciples et danse sur leurs lunettes tombées au sol.

Ces gens que la presse appelle “forces de l’ordre” peuvent donc attaquer délibérément et sans raison. Une manifestation de protestation contre les violences policières est prévue le 10 mai, en fin d’après-midi, et nous sommes nombreux à y participer. C’est notre première manifestation, due au besoin de crier notre désapprobation.

Le défilé, pacifique et calme, a lieu au milieu de centaines de policiers casqués et armés. L’ambiance est grise et sinistre, c’est donc vrai…

Vers 8 ou 9 h, quelques groupes commencent à dépaver les rues Gay-Lussac et Soufflot où je me trouve. Une bande sort de l’Institut de géographie armée de pioches et de barres à mine.

Vers 10 h, un véhicule s’arrête devant moi, un monsieur en sort, micro à la main, magnétophone en bandoulière, et me dit : « Je veux voir Alain Gesmar, ou Daniel Cohn-Bendit. » Comme tous les jeunes présents, j’ignore qui sont ces personnages. Sort alors de la foule un manifestant un peu plus âgé, qui prend le reporter en main et l’emmène sur le porte-bagages de son Solex en zigzagant entre les tas de pavés. Quelques minutes plus tard, les habitants mettent leurs transistors à la fenêtre et tout le quartier entend la parole de ceux que la presse baptisera par la suite les “dirigeants des événements”.

Je me trouve tout bête, au milieu de ces tas de pavés, avec l’impression d’être manipulé. Je prends le dernier métro, juste après minuit, pour rentrer à Alfort.

Ce n’est que le lendemain que j’apprends avec quelle sauvagerie la police a agi. Ceux qui sont restés puent le gaz lacrymogène, ils ont été recueillis par les habitants du quartier Latin, solidaires des manifestants et choqués par ce qu’ils ont vu. Aucun Alforien n’est blessé.

Deux jours après, la manifestation du 13 mai 1968 rassemble des milliers de personnes de République à Alésia. Un groupe de l’école vétérinaire comporte plus de trois cents élèves (sur quatre cent cinquante environ), c’est dire le degré d’indignation d’un milieu étudiant plutôt tranquille et conservateur qui, quelques jours auparavant, était totalement à l’écart des événements.

En tête du cortège, aux côtés d’Alain Gesmar et de Daniel Cohn-Bendit, il y a le professeur Fontaine, de l’ENVA, alors vice-président du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup). Ses étudiants le reconnaissent, sont fiers de leur professeur et sa présence est alors perçue positivement par la plupart d’entre nous.

A l’école nationale vétérinaire d’Alfort, Mai 68, c’est parti.

Hervé-Patrick Piel (A 70)

Le 22 mars 1968 à l’école d’Alfort

Les médias ont beaucoup évoqué le mouvement du 22 mars 1968, dont Daniel Cohn-Bendit est l’un des acteurs à Nanterre. Ce mouvement est même présenté comme le coup d’envoi des événements de Mai 68.

Au même moment, le soir du 22 mars, se déroule la Nuit vétérinaire, un spectacle de prestige au Cirque d’hiver, avec Pierre Perret, tout jeune chanteur, mais déjà connu. Nos professeurs sont venus nombreux. L’ambiance est à son comble, Pierrot connaît son métier, cocktail chic dans les écuries du cirque, soirée dansante sur la piste, etc. Tout cela est à des années-lumière de ce qui se passe en simultané à Nanterre…

Lors d’une action de promotion du spectacle, nous avons promené un bouc sur le boulevard Saint-Michel. Des policiers, venus contrôler le désordre que nous avons provoqué, ont collé l’une de nos affiches sur leur tube Citroën, le panier à salade de l’époque. Ils étaient bien différents des brigades spéciales de la préfecture qui seraient utilisées en mai, mises en place par un certain Maurice Papon, récemment remplacé par le préfet Grimaud.

Hervé-Patrick Piel

Quelques impressions de Mai 68

En mai 1968, je suis en 3e année à l’école d’Alfort. La révolution de Paris nous semble lointaine, car l’école est particulièrement calme. Il y a, bien entendu, des assemblées générales régulières dans l’amphithéâtre d’anatomie, où tout le monde se parle (enseignants, étudiants et personnels) dans une atmosphère généralement bon enfant. Je me rappelle surtout de la sagesse du jardinier, le “père Monteil”, dont les interventions sont suivies d’applaudissements. Le directeur est André Charton et je ne prends connaissance que plus tard de certains aspects de sa gestion de la crise, lorsque je rejoins, en 1971, la chaire de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse-cour dont il est le chef de service. Il a bénéficié de l’aide de M. Vilain, officiellement animalier dans le service, mais en fait une éminence grise qui sait éviter tous les problèmes. Par exemple, M. Vilain m’explique un jour qu’il est plus simple d’accompagner les étudiants dans leurs campagnes d’affichage, car « les affiches juste collées et encore humides se décollent facilement ». C’est lui aussi qui enlève rapidement, et sans violence, le drapeau noir des étudiants vétérinaires “Occident” planté un matin sur le toit de la cité.

A cette époque, les magasins sont en rupture de stock pour certains produits et nous ne pouvons nous déplacer qu’en faisant de l’auto-stop. Il n’est donc pas toujours facile de rejoindre le quartier Latin. Je me rappelle surtout d’une visite à la Sorbonne, dont plusieurs faits me marquent : tout d’abord, les gens discutent facilement en se tutoyant dans la cour, sans se connaître ; ensuite, le bureau de mon père, alors inspecteur de l’Académie de Paris, dans l’escalier A, est occupé par des “Katangais” qui ont installé des lits de camp et qui, ayant décroché les tableaux de la salle d’honneur voisine, les retouchent en étalant de la gouache avec leurs pieds ; enfin, je croise le cortège de Jean-Paul Sartre venu pour une intervention dans le grand amphithéâtre (où s’est tenue, l’année précédente, la cérémonie solennelle du bicentenaire de l’école d’Alfort). Je me rappelle surtout des gardes du corps du philosophe, qui rudoient le public pour avancer plus rapidement, ce qui contraste avec l’ambiance générale dans la Sorbonne.

Un enseignant d’Alfort, Michel Fontaine (alors maître de conférences en médecine), est secrétaire général du SNESup et joue un rôle non négligeable à cette époque, mais davantage dans le cadre de ce syndicat qu’à l’école vétérinaire. Je l’apprends par mon beau-frère, enseignant à Jussieu et trésorier de ce même syndicat…

A l’école d’Alfort, nous sommes surtout préoccupés par nos examens et les dispositions mises en œuvre par les enseignants de l’époque. Ainsi, la prise en compte accrue des notes de l’année bénéficie beaucoup aux étudiants, sinon bien en peine pour passer les examens de juin selon les modalités habituelles. La Révolution de 1968 s’est “arrêtée” apparemment avec la fin de la scolarité. Cela tombe bien pour moi, car mon mariage est prévu le 12 juillet suivant. Cependant, ce mouvement marque le point de départ d’une série de réformes qui ne sont pas encore parvenues à leur aboutissement.

Jeanne Brugère-Picoux (A 69)

Quarante ans après, je suis de l’autre côté des grilles du Sénat

Mes souvenirs de cette période riche en événements sont nombreux ; je n’en évoquerai que trois.

Dans les derniers jours d’avril, bien avant l’épisode des barricades, je sors d’un petit repas sympa avec mon camarade de promotion Jean-Claude Livet, et je rejoins ma voiture garée vers la rue Soufflot. Devant la fontaine du même nom, face aux grilles du Sénat, en dehors de tout contexte de manifestation ou de troubles, nous sommes pris à parti par un petit groupe de gardes mobiles. « Montrez-nous vos cartes d’étudiants qu’on vous casse la gueule », lance leur chef. Cet individu m’arrache mes lunettes, qu’il piétine avec insistance. Puis ils se mettent à nous frapper. Les coups de matraque en arrière des genoux, ça ne laisse pas de trace, mais ça fait très mal.

Je repasse souvent à cet endroit, quarante ans après, mais je suis maintenant de l’autre côté des grilles du Sénat.

Il est probable que la présence d’alcool dans les véhicules, alors fréquente mais aujourd’hui prohibée, pourrait expliquer ce comportement étrange.

Mon deuxième souvenir se déroule à Alfort même, à l’écart des agitations du quartier Latin. La vie continue. Avec Gérard Biaggioli (A 70, aujourd’hui décédé), je m’occupe, pour le cercle des élèves, de l’intendance du Grisby. Avec l’aide des grands-pères, nous faisons preuve d’inventivité et de débrouillardise. Les Alforiens, bloqués à l’école par les événements, n’ont ainsi jamais manqué de café, ni de croissants ni de boissons. Un véritable exploit au quotidien en ces temps difficiles !

Troisième retour en arrière, à la mi-mai. J’intercepte un coup de fil qui émane des grévistes SNCF de la gare de Lyon. Un doberman, en transit, est bloqué depuis dix jours dans une petite cage à la suite de l’arrêt brutal du trafic. Ils viennent seulement de le découvrir. Nous accourrons pour récupérer le chien, sale et en très mauvais état. Nous l’avons pris en charge à l’école et l’histoire s’est bien terminée pour ce soixante-huitard malgré lui.

André Trillard (A 70)

C’est ainsi que débuta Mai 68 à Alfort…

Les événements avaient largement débuté dans Paris. Leurs échos, relayés par les radios et la presse, parvenaient mollement jusqu’à l’école, si loin du quartier Latin. On en parlait néanmoins… Le directeur de l’époque, le professeur André Charton, décida donc de réunir le conseil des professeurs. C’est ainsi qu’était désignée l’assemblée du corps enseignant au sein de laquelle siégeaient les professeurs, les chefs de travaux et les tout nouveaux maîtres de conférences, dont je faisais partie. Le conseil se tenait alors – sa modicité numérique le permettant – dans la salle du conseil, devenue depuis la salle des actes, porte 6 de la galerie administrative (donc assez loin du centre névralgique de l’établissement).

Le conseil s’ouvre. La discussion porte immédiatement sur l’attitude qu’il convient d’adopter vis-à-vis des élèves « dont seule une minorité semble concernée par le mouvement estudiantin ». Discussion classique : « Il est urgent d’attendre », « le mouvement ne nous concerne que de loin », « il faut cependant faire quelque chose pour éviter le risque que le désordre s’installe »… C’est alors qu’une main toque discrètement à la porte. Le silence s’installe. « Entrez ! » Timidement, le loquet tourne et dans l’entrebâillement apparaît la tête d’un étudiant (Bercovier). Stupeur générale devant tant d’impudence. Le silence se fait encore plus dense… « Oui ? » On ne peut plus poliment, l’étudiant, accompagné de deux ou trois camarades, fait valoir tout l’intérêt que les élèves, qu’il représente, attacheraient à rencontrer le corps enseignant pour débattre de la situation générale créée par le mouvement et envisager, en particulier, ce que doit être l’attitude de l’école. Après un rapide échange, la décision est prise : une réunion – à caractère facultatif – des enseignants et des étudiants se tiendra immédiatement dans l’amphithéâtre d’anatomie. Les étudiants sont nombreux. Les enseignants moins. Sont surtout représentés les plus jeunes, naturellement, mais aussi quelques “seniors” (je me souviens des professeurs Goret, Lagneau et, je crois, Lebars). La tribune est tenue par des étudiants. Un certain nombre de questions sont abordées, des propositions sont faites, des critiques énoncées : sur l’enseignement, les examens, bien entendu, les relations entre enseignants et élèves, la manière de rejoindre le mouvement. Il ne faut surtout pas que l’école se désolidarise ! La première assemblée générale de Mai 68 à l’ENVA se déroule dans l’étonnement général. Celui des élèves, apparemment tout étourdis par tant de hardiesse, celui des enseignants, un peu ébahis par tant de témérité.

Bien d’autres AG suivront, le plus souvent aussi bavardes, longues et confuses que leurs modèles sorbonnards…

André-Laurent Parodi (A 59)

Perception de Mai 68 à l’école de Toulouse

Les événements nous sont transmis de Paris par ce qui ne s’appelle pas encore les médias. Notre intérêt se porte davantage sur les premiers vols du Concorde. Viennent ensuite les examens ou les futurs remplacements.

En ville, dans les facultés, il y a un peu d’agitation, mais la vie de l’école n’est pas perturbée. Les cours, les cliniques, puis les examens de fin d’année, tout se déroule normalement. Notre directeur, le professeur Florio, est d’ailleurs félicité, par la suite, pour la bonne tenue de son établissement…

Alain Hertic (T 71)
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