L’aspiration transtrachéale est un examen inoffensif à réaliser précocement

A l’heure actuelle, les maladies respiratoires dominent encore l’ensemble des affections dans les ateliers de boucherie et dans les unités d’engraissement de jeunes bovins, mais aussi au sein des élevages traditionnels naisseurs allaitants. Il est clair aujourd’hui qu’un éleveur ne sollicite plus l’appui du vétérinaire pour un cas de maladie respiratoire isolé, mais plutôt lors d’affections respiratoires collectives. L’éleveur, souvent inquiet, souhaite connaître l’origine exacte de ces troubles. En effet, un contrôle efficace de ces affections repose sur une identification précise de leurs causes. Le caractère peu évocateur des signes cliniques ou des lésions rend toutefois le diagnostic étiologique extrêmement difficile, voire impossible, à partir des seules bases épidémiologiques et cliniques. Le recours aux examens paracliniques se révèle donc nécessaire dans de nombreux cas.

Dans ce contexte, le praticien doit apporter une réponse rapide et efficace. Il dispose d’un panel d’examens complémentaires qui visent à réaliser des prélèvements chez le bovin vivant dans le cadre de la recherche des causes d’une maladie respiratoire ( ^{voir tableau en page 42}). L’aspiration transtrachéale est l’un d’eux. Cette méthode simple donne de bons résultats pour les recherches bactériologiques et les mycoplasmes, mais elle doit être réalisée dès le début des symptômes et chez des animaux non traités. De même, la recherche de virus (en particulier le virus respiratoire syncytial) est possible, mais toujours en tout début d’infection (dès l’hyperthermie).

L’aspiration transtractéale est applicable à des bovins de tout âge (veaux, broutards, adultes). Elle est parfaitement inoffensive et recquiert un matériel fort simple. La technique consiste à aller recueillir, par le biais d’un lavage des voies respiratoires profondes, des mucosités et des sécrétions bronchiques, des cellules et des agents infectieux, ainsi que diverses molécules (protéines inflammatoires, immunoglobulines, etc.) présentes dans la lumière de la portion terminale de la trachée de l’animal.