Etendre la notion des droits de l’homme aux grands singes n’est pas la solution - La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Annick Feroldi

Fonctions : praticienne à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône)

« Les animaux ont-ils des droits ? », « doit-on étendre les droits de l’homme aux grands singes ? » sont deux des questions posées par le rapport de Suzanne Antoine sur le statut de l’animal(1). Dans notre culture occidentale, l’animal a toujours été considéré comme non humain. La religion lui refuse l’âme et la science cartésienne en fait une machine. Pourtant, avec le développement des connaissances en éthologie et la place de plus en plus grande que prend l’animal au sein de la famille, notre regard sur lui est en train d’évoluer. La souffrance physique et psychique qu’il peut ressentir a entraîné la prise de conscience des devoirs que l’homme a envers lui. Le premier d’entre eux est de respecter sa liberté, c’est-à-dire lui permettre de manifester son individualité en plus du comportement propre à son espèce. C’est davantage via la reconnaissance de cette singularité que nous évoluerons dans notre relation à l’animal, plutôt qu’en statuant sur des droits éventuels.

Frans de Waal, primatologue, est partisan d’une inscription de la survie des grands singes dans la catégorie des droits de l’homme, selon l’idée que l’extinction de ces espèces pourrait être assimilée à un véritable crime contre l’humanité. Bien entendu, il faut se battre pour leur préservation, mais ne nous laissons pas influencer par une identification plus facile avec un bonobo qu’avec une autre espèce animale. Malgré l’émerveillement que suscite la subtilité des comportements animaux, nous pouvons, et même devons, nous déclarer responsables des animaux, mais nous ne pouvons exiger qu’ils le soient de nous. La réciprocité n’est pas vraie et l’extension de la notion des droits de l’homme aux grands singes, par exemple, risquerait de fragiliser notre responsabilité particulière à leur égard et pourrait, par conséquent, être contre-productive. Dans la réalité, avoir des droits sous-entend que leurs détenteurs pourraient mener des combats pour les faire respecter. Et même les primates en seront toujours incapables. Je préfère de loin renforcer les devoirs que nous avons envers eux et garantir l’application des mesures qui en découlent.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1308 du 28/3/2008 en page 10 et le courrier des lecteurs publié dans le n° 1311 du 18/4/2008 en page 7.

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