Planifier son temps de façon efficace contribue à combattre le stress

Le stress est positif, puisqu’il s’agit d’une réaction de l’organisme destinée à mettre en alerte celle ou celui qui en est victime (comme si le corps envoyait un message : « Attention, il est temps de relâcher la pression »). Mais si cette information passe inaperçue ou est sciemment ignorée, le niveau de stress augmente jusqu’à menacer de tout submerger, générant un état d’anxiété et de dépression nuisible à la vie privée aussi bien que professionnelle. Notre consœur britannique Marie Carter donne quelques pistes pour s’en sortir⁽¹⁾.

Privilégier les rencontres entre confrères pour mettre en commun les expériences

Le premier élément pour ne pas se laisser déborder est de maîtriser les tenants et les aboutissants du travail effectué. Cela peut paraître évident, mais nécessite d’échanger avec des personnes qui évoluent dans le même milieu. Le vétérinaire qui sent poindre le stress peut ainsi s’interroger : à quand remontent ses derniers échanges avec des confrères, sa dernière participation à une formation continue ou à un événement socioprofessionnel, etc. ? Des contacts réguliers constituent le meilleur moyen de prendre conscience que l’isolement n’est pas une fatalité, que d’autres sont confrontés aux mêmes problématiques. Cela permet aussi de faire face plus facilement aux évolutions de la profession, en étudiant la façon dont les autres les “négocient”. Et s’ils y parviennent mieux, pourquoi ne pas solliciter leur aide ?

Cela est d’autant plus important que les vétérinaires exercent une profession particulièrement difficile. En effet, s’ils ont à prendre en charge les maladies des animaux – ce pour quoi ils ont été formés pendant plusieurs années –, ils doivent également gérer les émotions de leurs propriétaires. Il leur faut donc comprendre, faire preuve d’empathie, mais aussi prendre conscience du contexte économique dans lequel évoluent leurs clients (par exemple, difficultés de paiement en canine, refus d’un éleveur de s’engager dans un traitement pour un animal qui n’est pas suffisamment “rentable”, etc.).

Mettre quotidiennement à jour son calendrier… et le consulter

La plupart des praticiens ont une charge de travail importante et, parallèlement, une vie de famille bien remplie. Dans ce contexte, tenir à jour son calendrier permet de manager le temps de façon plus efficace. Si cela semble naturel à certains, d’autres entament régulièrement leur journée sans faire (ou consulter) la liste des tâches qu’ils auront à remplir. Certaines reviennent quotidiennement et deviennent “automatiques”. Mais compléter chaque matin l’emploi du temps en ajoutant les activités moins courantes permet de projeter sa journée et de structurer sa pensée avant de recevoir le premier client.

Garder ainsi l’esprit clair et anticiper la succession des tâches permet de tenir le stress à distance.

La délégation est cruciale pour envisager sereinement le développement de l’activité

Malgré une organisation efficace, il est impossible de tout faire seul. Il faut alors savoir déléguer… ce qui peut l’être, bien entendu. Les praticiens qui ont un emploi du temps particulièrement chargé et commencent à se sentir dépassés doivent ainsi envisager l’éventualité d’embaucher des assistants ou d’étoffer l’équipe de réception pour les aider à faire face, à accroître leur efficacité, mais aussi pour prendre le temps de se pencher sur la stratégie, indispensable au développement de l’activité.

Une telle délégation est difficile pour les personnalités perfectionnistes, dont le niveau de stress est difficilement gérable. Ceux qui sont dans ce cas et en ont conscience doivent tenter de se fixer des objectifs rationnels et réalistes. Outre le recours à des collaborateurs, il est aussi possible d’alléger la charge de travail en exploitant plus efficacement les multiples outils à disposition, au premier rang desquels l’ordinateur et le gestionnaire de messagerie.

Au final, cette meilleure gestion du temps permet de prendre du temps pour soi, pour se remettre en question… ou juste pour faire un peu de sport ou s’octroyer un moment de détente.

• (1) The Veterinary Business Journal, février/mars 2008.