Entre sciences et culture, notre confrère enseigne l’anatomie et veille sur Les Ecorchés

Depuis que Christophe Degueurce est entré à l’ENV d’Alfort, en 1986, il ne l’a pas quittée. Après son service militaire, il accepte le poste d’assistant d’enseignement et de recherche contractuel en anatomie qui lui est proposé à l’école. En parallèle, il fait des remplacements ponctuels pendant plusieurs années. Aujourd’hui, de nombreuses responsabilités lui incombent au sein de l’établissement : responsable de l’unité pédagogique d’anatomie, il gère en outre le musée Fragonard depuis 1993, et a été tout récemment nommé directeur délégué au patrimoine et au cadre de vie de l’ENVA. Les cours d’anatomie et d’histoire de la médecine vétérinaire prodigués aux étudiants représentent environ deux cent trente heures d’enseignement par an (soit 15 % du temps travaillé), auxquelles s’ajoutent d’autres activités plus chronophages, directement liées à l’enseignement. Ce sont, par exemple, la préparation de pièces d’anatomie à des fins pédagogiques, dont certaines sont “plastinées”, et la rédaction de notes de cours et de polycopiés destinés aux étudiants. Membre d’une équipe de quatre enseignants-chercheurs en anatomie, Christophe Degueurce est aussi en forte interaction avec ses collègues de chirurgie, d’imagerie médicale et des autres disciplines proches de l’anatomie. Pourtant, il a développé ses propres thèmes de recherche et des partenariats bien au-delà de la sphère vétérinaire. Il se consacre ainsi à l’histoire de la médecine vétérinaire et publie des articles régulièrement sur le sujet. Depuis 1995, il a dirigé près de quarante thèses vétérinaires, avec une particularité, celle d’encadrer des stagiaires issus de formations étrangères au monde vétérinaire (master de restauration-conservation de la Sorbonne, étudiants de l’Institut national du patrimoine et de l’école du Louvre, ou de BTS tourisme événementiel, etc.). Cette originalité provient du fait que notre confrère est le conservateur du musée Fragonard, et qu’il dirige actuellement le projet de sauvegarde de ses collections et de sa valorisation par le tourisme. Il mène des programmes de recherches pluridisciplinaires et internationaux, comme en 2003-2006, période au cours de laquelle des analyses chimiques, ainsi que des explorations radiographiques et endoscopiques ont été réalisées sur Les Ecorchés. Ces recherches avaient pour but de découvrir le secret de fabrication de ces pièces anatomiques et d’en déduire les conditions adéquates de conservation. Christophe Degueurce est aussi chargé de la gestion financière et administrative du musée. Il s’occupe des relations avec les partenaires publics et privés et a notamment mis en œuvre une démarche originale de mécénat pour le développer et assurer sa réhabilitation, une approche étendue aujourd’hui à d’autres projets que celui du musée. Avec l’obtention du label “musée de France”, de nouvelles tâches et responsabilités sont attribuées à notre confrère. Par exemple, il doit gérer un inventaire de type “musée de France” des objets de la collection, mettre en œuvre le projet culturel scientifique déposé auprès de la Direction des musées de France du ministère de la Culture et de la Communication, développer la médiation auprès du public (communication, visites guidées, création d’un audioguide, etc.) et, bien entendu, mener des activités de recherche sur ces collections. Si les collections peuvent dormir tranquille jusqu’en septembre, notre confrère, lui, doit suivre les travaux de réhabilitation du musée, préparer sa réouverture, etc. Il n’est pas près de se reposer. D’autant qu’avec sa nouvelle fonction de directeur délégué, il se penche sur d’autres projets qui impliquent plus largement l’école, comme la création d’un pôle nécropsique moderne et la restructuration du site alforien décidée par le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier⁽¹⁾. Notre confrère assiste le chef de projet nommé par le ministre en animant la réflexion de la communauté de l’ENVA et en participant à toutes les démarches de cette réhabilitation tant espérée.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1288 du 26/10/2007 p. 30.