Plus des trois quarts des confrères fêtent les dix ans du vote de la loi des 35 heures sans enthousiasme - La Semaine Vétérinaire n° 1306 du 14/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1306 du 14/03/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Les 35 heures ont récemment fêté leurs dix ans. En effet, la loi n° 98-461 du 13 juin 1998, complétée par la loi n° 2000-37 du 19 janvier 2000, a réduit la durée légale du travail effectif des salariés à 35 heures par semaine (soit 1 600 heures par an). La loi est appliquée dans toutes les entreprises depuis le 1er janvier 2002. Au fil des années, le dispositif a été assoupli, notamment via la loi du 17 janvier 2003 relative aux salaires, au temps de travail et au développement de l’emploi, sans remettre en cause la durée légale du travail.

« La fin des 35 heures en 2008 ? », s’interrogeait Le Monde à la suite de la première conférence de presse du nouveau chef d’Etat, Nicolas Sarkozy, qui a provoqué un tourbillon de réactions. Pas encore. Si la récente mise en place des heures supplémentaires défiscalisées et du rachat des jours de RTT est venue s’ajouter aux divers moyens instaurés au fil du temps pour contourner les 35 heures (repos compensateur, forfaits jours pour les cadres, etc.), ces dernières restent d’actualité. Elles ont pourtant fait couler beaucoup d’encre et sont loin de susciter un enthousiasme unanime, notamment auprès des vétérinaires. Ainsi, selon un récent sondage mis en ligne sur Planete-vet.com, plus des trois quarts des confrères, employeurs et salariés confondus, estiment avoir été perdants depuis l’instauration de la “nouvelle” durée légale du travail. Cette tendance est encore plus marquée en prenant uniquement en compte les réponses des vétérinaires employeurs. Le surcoût salarial et l’incompatibilité du dispositif avec une profession libérale, qui exige notamment d’assurer la continuité des soins et les urgences, expliquent cette insatisfaction. « Les 35 heures sont un mythe, les cadres autonomes le savent bien, s’exclame une consœur. Elles existent sur le papier, mais vraiment pas sur le terrain ! Mais au final, elles figurent bien sur le bulletin de paye… »

Ce constat ne concerne pas seulement les vétérinaires. Dans une enquête de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), menée à l’automne 2006, 68 % des personnes interrogées déclarent travailler plus de 41 heures par semaine, dont la moitié plus de 55 heures. Une enquête récente de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV) révèle par ailleurs que la moitié des confrères travaillent de 8 à 10 heures quotidiennement.

Certains d’entre eux indiquent en outre que les heures supplémentaires sont rarement payées, et que la durée légale du travail n’a pas beaucoup de sens dans le cadre de l’exercice de la profession. Des praticiens estiment même qu’elle a pour conséquence une détérioration des relations de travail.

20 % des vétérinaires salariés considèrent toutefois que les 35 heures leur ont apporté certains avantages, comme une meilleure organisation de leur activité et un rééquilibrage entre vie professionnelle et vie personnelle. Du côté des employeurs, ils sont 4,7 % à estimer avoir tiré un certain bénéfice du dispositif. En effet, ce dernier a parfois été l’occasion d’une réorganisation du mode de fonctionnement de la clinique.

Le débat se fera sans doute moins vif au fil des nouvelles promotions diplômées : « Nous ne connaissons que les 35 heures depuis notre sortie de l’école, constate un jeune confrère. Nous percevons donc moins que nos aînés les changements que cette durée légale du travail a induits. »

réaction Internet

Une société à deux vitesses

Désormais, comment trouver un remplaçant qui puisse, en un mois, faire autant d’heures que le vétérinaire employeur, en août par exemple ? Légalement, cela devient impossible, même avec des heures supplémentaires. En outre, cela accélère l’instauration d’une société à deux vitesses. D’un côté, il y a les salariés, de l’autre les indépendants qui doivent prendre en charge ce que les autres ne font plus. En outre, la valeur du Smic horaire a évolué pour “rattraper” le manque à gagner dû à la nouvelle durée légale du travail. Comme il sert plus ou moins de base au calcul du salaire des auxiliaires, la valeur du travail a augmenté, même pour celles à temps partiel.

Philippe Vanhée
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