Un aliment digestible peut limiter les effets du jeûne avant l’abattage chez la dinde - La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008

Zootechnie aviaire

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Alassane Keïta

Dans les élevages modernes de poulets et/ou de dindes à travers le monde, il est courant de mettre les animaux à jeun pendant quelques heures avant l’abattage. Cela doit leur permettre de digérer la ration, car un aliment non digéré peut entraîner une contamination de la carcasse par des bactéries digestives. Cependant, cette pratique est remise en question par des études récentes. En effet, en l’absence de nourriture, les volailles consommeraient de la litière et des fientes, ce qui peut favoriser la contamination des carcasses par des bactéries pathogènes. Le jeûne engendre en outre une perte de poids. Des travaux ont donc été menés pour vérifier si l’administration d’un supplément alimentaire hautement digestible peut limiter les conséquences de la mise à jeun avant abattage(1). Deux fois quatre-vingts dindes femelles sont enrôlées dans l’étude. Six heures avant le départ à l’abattoir, les chaînes d’aliment sont fermées. La moitié des animaux restent à jeun ; les autres consomment un supplément alimentaire à base de maltodextrines et de polymères de D-glucose. Chaque animal est pesé avant la mise à jeun (ou la mise à disposition du nouvel aliment), avant l’abattage (pour déterminer la perte de poids) et après l’éviscération (pour connaître le poids de carcasse). Le contenu intestinal de quelques oiseaux de chaque groupe est soumis à des analyses bactériologiques (dénombrement des bactéries coliformes, des Escherichia coli et des salmonelles).

Les résultats montrent que la perte pondérale est significativement moindre chez les dindes supplémentées (en moyenne 2,7 % de leur poids d’avant la fermeture des chaînes d’aliment au lieu de 4,4 % pour le groupe mis à jeun). Le rendement de carcasse (poids de la carcasse éviscérée/poids vif avant la fermeture de la chaîne d’aliment) est significativement plus élevé dans le groupe supplémenté (75,8 % versus 74,7 %). Les E. coli sont significativement plus nombreuses chez les animaux mis à jeun (6,34 log10 cfu/g au lieu de 5,19 log10 cfu/g). Il en est de même pour les bactéries coliformes (6,46 log10 cfu/g versus 5,37 log10 cfu/g). Aucune salmonelle n’est détectée. La réduction du nombre de bactéries coliformes peut s’expliquer par une modification du pH intestinal par les maltodextrines du supplément alimentaire.

  • (1) B.M. Rathgeber, J.L. McIsaac, M.E. McKenzie : « Feeding turkeys a highly digestible supplement during preslaughter feed withdrawal », Poultry Science, 2007, n° 86, pp. 2029-2033.

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