Les maladies infectieuses et la génétique équine font l’objet de travaux prometteurs - La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008

Equine. 34e Journée de la recherche

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Harmoniser les exigences sanitaires entre les pays est nécessaire à la lutte contre les pathologies infectieuses.

Le Salon de l’agriculture a accueilli la 34e journée de la recherche équine, organisée par les Haras nationaux, le 28 février dernier. Comme chaque année, les chercheurs ont exploré de nombreux domaines, aussi variés que le comportement, la reproduction, l’alimentation, le dopage, les affections locomotrices, etc. Mais deux axes de recherche sont plus particulièrement au cœur de l’actualité équine. Le premier a donné lieu à la session sur les maladies infectieuses et le second à la table ronde sur la génétique, qui a tenté d’entrevoir ce que pourrait être la nouvelle sélection de demain.

Prédire le profil génomique d’un cheval et ses performances est l’objectif poursuivi

« Un cheval est avant tout un potentiel génétique », a affirmé Gérard Guérin (Inra de Jouy-en-Josas). L’ensemble du génome équin, récemment séquencé, a permis de concevoir de nouveaux outils, dont les puces à ADN qui se déclinent en deux catégories : « L’une permet de suivre l’expression des gènes, l’autre déploie un réseau de soixante mille points d’ancrage répartis sur l’ensemble du génome, autorisant la mise en évidence de la variabilité d’un individu à un autre », a expliqué le chercheur. L’objectif est d’identifier les gènes qui présentent un intérêt pour l’élevage. Dans l’espèce équine, des tests ADN existent déjà pour dépister certaines maladies génétiques telles que la horse hyperkaliemic periodic paralysis (HYPP), la severe combined immunodeficiency (SCID), l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle, les myopathies, etc. Le développement de la génétique poursuit deux atouts supplémentaires : établir ou préciser un diagnostic d’affection, et choisir les reproducteurs pour optimiser les croisements. Les nouvelles applications seraient alors de disposer d’un profil génomique de chaque cheval pour évaluer un potentiel de performance, détecter les effets du dopage, caractériser les races. Dans ce cadre, « les impératifs de recherche sont une définition partagée des objectifs, un investissement continu, une collaboration étroite des acteurs », a insisté Gérard Guérin.

Avec une simple prise de sang, la médecine du futur disposerait donc d’une puce SNP (single nucleotide polymorphism) qui permettrait de prédire le profil génomique et les performances de l’individu. « Auparavant, il faut prouver que cela fonctionne aussi bien que nous l’espérons », a précisé Anne Ricard (Haras nationaux, Inra, station d’amélioration génétique des animaux).

Sophie Danvy (Haras nationaux) a présenté, de son côté, le projet de création d’un observatoire des anomalies génétiques équines, soulignant la difficulté persistante à faire remonter les informations de terrain. Dans l’espèce bovine, un tel observatoire existe déjà depuis environ cinq ans. Chaque anomalie constatée donne lieu à une fiche de renseignements, une démarche qui a notamment permis de mettre en évidence l’atrésie du côlon chez les bovins. Notre confrère Philippe Monget (Inra, président du programme Agenae/Genanimal) a cité en exemple une collaboration enrichissante entre des équipes qui travaillent sur des espèces différentes (bovin, truite, cochon, poule) pour renforcer la position internationale, l’interdisciplinarité et aller vers une biologie intégrative.

Les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières

De l’épisode récent d’artérite virale aux cas d’infection par l’herpèsvirus (EHV), les maladies infectieuses restent une vraie problématique et une priorité pour la filière équine. Ainsi, les EHV 1, 2, 3, 4 et 5 sont mis en évidence chez le cheval. « Des formes cliniques sont observées quel que soit le stade de la vie, de la jument gestante au cheval à l’entraînement », a expliqué Guillaume Fortier (laboratoire Frank Duncombe, Calvados). Les modes d’expression du virus sont variés et plusieurs territoires peuvent être touchés. Les voies de transmission sont également diverses, couvrant toutes les périodes de la vie du cheval. En outre, « l’immunité croisée est presque inexistante et l’immunité acquise est peu durable, ce qui fait de la vaccination un challenge délicat ».

Face à ces herpèsvirus, le défi est aujourd’hui d’améliorer la vaccination et le dépistage, mais aussi de résoudre les problèmes posés par les avortements avec de faibles charges virales. A l’entraînement, l’objectif est de détecter ces virus quand le cheval ne présente que peu de symptômes. « En matière de rhinopneumonie, il est préférable de parler de contrôle d’endémie plutôt que de méthode d’éradication », a rappelé Guillaume Fortier.

En outre, Stéphane Pronost (laboratoire Frank Duncombe) a abordé le rôle de l’EHV1 dans les avortements et la forme nerveuse : « Une mutation permet de différencier les souches neuropathogènes de celles qui ne le sont pas. »

Christel Marcillaud-Pitel (Afssa-Dozulé) et Bénédicte Ferry (Haras nationaux) sont revenues sur l’artérite virale équine. Le dépistage réalisé l’an dernier dans les Haras nationaux a relevé onze étalons excréteurs avec la souche normande 2007 et des symptômes, un étalon excréteur avec une souche ancienne et des symptômes frustes, quatre étalons excréteurs avec une souche ancienne et des symptômes. Pour contrer cette maladie, la nécessité d’un réseau a été rappelée, permettant la mobilisation rapide de tous les acteurs. Toutefois, les différences d’exigence sanitaire selon les races et les pays freinent parfois la lutte cohérente contre les maladies infectieuses.

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