Le sérotype A2 de M. haemolytica prédomine chez les petits ruminants - La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008

Pasteurellose des ovins et des caprins

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Afin d’apprécier la diversité des sérotypes de Mannheimia haemolytica et Pasteurella trehalosi présents dans les fosses nasales des petits ruminants d’élevages des Alpes-Maritimes, une étude a été menée dans cinq exploitations ovines et cinq caprines au cours du printemps 1999(1). En effet, les ovins et les caprins peuvent être des porteurs apparemment sains de pasteurelles dans les fosses nasales. Les élevages sont choisis selon leur taille, le type d’hébergement, les affections rencontrées, la situation géographique et le volontariat des éleveurs. Ils sont situés à une altitude de 700 à 1 450 m et, de mars à juin 1999, trois visites sont réalisées dans chacun d’eux, à environ un mois d’intervalle. Au cours de la visite, des écouvillonnages nasaux sont effectués à l’aide d’écouvillons secs stériles dans les deux narines de dix animaux pris au hasard. Au total, trois cents échantillons ovins et caprins sont recueillis.

Entre 56,7 et 73,3 % d’ovins et entre 43 et 83 % de caprins sont porteurs de pasteurelles

Les analyses montrent que 56,7 à 73,3 % des ovins sont porteurs de Pasteurella selon l’élevage. Au total, 105 souches de la bactérie sont isolées, dont 90 peuvent être typées. Dans certains cas, deux sérotypes différents sont isolés à partir des écouvillons nasaux prélevés chez un même animal. La coinfection des animaux porteurs varie de 0 à 14,3 %. Entre trois et sept sérotypes connus sont identifiés par élevage. Le nombre de souches le plus élevé et la plus grande diversité de sérotypes sont obtenus dans les élevages où une mortalité est rapportée chez les jeunes animaux (8 à 10 %). Le sérotype A2 de M. haemolytica est majoritairement identifié dans tous les élevages (43,8 % de l’ensemble des souches isolées). Sur 90 souches identifiées, 46 sont de sérotype A2. Huit autres sérotypes connus sont détectés : A1, A5, A6, A7, A8, A9, A11 et A12. Aucune souche de Pasteurella trehalosi n’est décelée.

Concernant les chèvres, les chercheurs montrent que 43 à 83 % sont porteuses de Pasteurella dans leurs fosses nasales. Entre 1 et 3 sérotypes connus sont isolés par élevage. Le nombre de souches identifiées est plus grand dans les élevages où les problèmes de ventilation des locaux sont signalés. Au total, 95 souches sont isolées et cinq sérotypes connus (M. haemolytica A1, A2, A7, A13 et Pasteurella trehalosi T4/T10). Comme chez les ovins, le sérotype A2 de M. haemolytica est le plus largement représenté (77,6 % de l’ensemble des souches et 93,6 % de celles qui peuvent être typées). Des études révèlent que la fréquence des cas de pasteurellose dus à M. haemolytica est plus importante au printemps, tandis que P. trehalosi est plus souvent rencontrée en automne. « Ces observations sont corroborées par les résultats obtenus au cours de cette étude, car une seule souche de P. trehalosi a été identifiée, et ce uniquement chez les caprins, soulignent les auteurs. Cela est par ailleurs en accord avec l’observation selon laquelle P. trehalosi est peu ou pas détectée dans les fosses nasales des moutons. »

  • (1) G. Abadie et coll. : « Caractérisation sérologique des souches de Mannheimia haemolytica et Pasteurella trehalosi présentes dans les fosses nasales d’ovins et de caprins d’élevages du département des Alpes-Maritimes », Revue de médecine vétérinaire, 2008, vol. 160, n° 2, pp. 101-106.

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