Dermatologie féline
Formation continue
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Audrey Pierson
Fonctions : interne à l’ENV d’Alfort, membre du groupe de discussion de dermatologie-parasitologie de l’école (avec Geneviève Marignac, Blaise Hubert, Odile Crosaz, Céline Hadjaje, Niksa Lemo).
Une prédisposition héréditaire ou familiale est parfois observée.
Le complexe granulome éosinophilique du chat est une entité clinique fréquemment rencontrée, mais encore mal définie. Elle se présente sous trois formes : l’ulcère labial, la plaque et le granulome éosinophiliques. Ces formes peuvent être observées simultanément ou successivement chez un même animal. Il s’agit davantage d’une entité anatomo-clinique que véritablement d’une dermatose bien identifiée.
Les causes proposées sont nombreuses : allergiques (allergie alimentaire, dermatite par allergie aux piqûres de puces, hypersensibilité aux piqûres de moustique, atopie), virales (herpèsvirus, calicivirus), génétiques, agents chimiques, infections bactériennes (Bartonella sp), réactions à un corps étranger, parasites externes (cheyletielles, otodectes), origine idiopathique. La cause virale (calicivirus, voir bibliographie 1 ; herpèsvirus, voir bibliographie 2) n’est pas à négliger, en particulier en cas de lésions faciales. Dans une étude, seulement la moitié des chats atteints de coryza présentent des troubles respiratoires (voir bibliographie 2). Dans ce contexte précis, l’utilisation d’interféron peut être envisagée, malgré son coût et son efficacité aléatoire. En effet, l’amélioration n’est pas toujours observée ou souvent tardive (voir bibliographie 3). Une prédisposition héréditaire ou familiale est suggérée par l’observation d’une incidence élevée du complexe granulome éosinophilique au sein d’une population de dix-sept chats des forêts norvégiennes, ainsi que dans un élevage de chats européens dit specific pathogen free (voir bibliographie 4). La résolution de la cause primaire est la clef du succès. Mais comme le complexe granulome éosinophilique est largement méconnu, le praticien en est souvent réduit à un traitement symptomatique, ce qui ne signifie pas qu’il se limite aux corticoïdes, qui sont d’ailleurs à éviter au début d’une infection virale. Différents antibiotiques peuvent être utilisés (triméthoprime sulfadiazine, céfalexine, doxycycline, amoxicilline/acide clavulanique). La doxycycline, la lincomycine et la clindamycine sont intéressantes pour leurs propriétés immunomodulatrices (voir bibliographie 5). La ciclosporine A(1) a démontré une bonne efficacité clinique avec une diminution du prurit et des lésions chez des chats atteints de complexe granulome éosinophilique (voir bibliographie 6). La durée du traitement est cependant assez longue (deux à trois mois) avant d’obtenir une rémission complète (voir bibliographie 7).
(1) La ciclosporine A n’a pas d’AMM chez le chat. Sa prescription à une posologie de 5 mg/kg peut être associée, dans de rares cas, à des effets indésirables graves.
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