Référez-vous des cas à des confrères spécialisés ?

La collaboration est indispensable à une bonne pratique

Je réfère certains cas de chirurgie, par exemple la pose de plaques en orthopédie ou des interventions pointues en ophtalmologie. Je réfère aussi ceux qui nécessitent des examens complémentaires particuliers, comme une échocardiographie ou une fibroscopie. En raison de la proximité du centre de cancérologie de Villeneuve d’Ascq, qui bénéficie d’un scanner, je propose facilement cet examen d’imagerie et je l’évoque systématiquement dans les contextes cliniques concernés. Les propriétaires sont informés rapidement de son utilité. Il convient de n’avoir aucun a priori sur les capacités financières de chacun. D’une manière générale, je n’hésite pas à envisager, avec le client, la possibilité de référer le cas si mes propres investigations ne me permettent pas d’établir un diagnostic. Nous travaillons à plusieurs vétérinaires et nous discutons facilement des cas devant les propriétaires. Orienter ces derniers vers un spécialiste, ne serait-ce que pour confirmer le diagnostic, est fort bien perçu. Ils acceptent que le praticien concerné applique des tarifs plus élevés que les nôtres, en raison de la technicité et du service rendu.

En pratique, je laisse les coordonnées du confrère au propriétaire, qui prend le rendez-vous. J’informe le praticien du cas, par téléphone, par e-mail ou par écrit, parfois simplement et directement via quelques mots sur une radiographie ! Le retour varie ensuite beaucoup selon la personne. Un rapide coup de téléphone peut suffire. Nous entretenons une bonne confraternité et le client nous revient satisfait. J’estime que la collaboration avec des praticiens spécialisés est indispensable à une bonne pratique. C’est en outre enrichissant pour le vétérinaire et le propriétaire !

En retour, les clients sont particulièrement reconnaissants

Je n’ai aucune difficulté à référer des cas, habituellement dans une structure bien équipée de Montpellier, qui propose des examens d’imagerie médicale poussés, et parfois dans deux autres cliniques de Narbonne lorsque les clients ne veulent pas se déplacer. Les propriétaires acceptent volontiers de consulter un autre vétérinaire, car je leur explique l’intérêt d’aller plus loin dans le diagnostic, avec des examens que je ne peux pas réaliser. Je suis moi-même convaincue qu’il ne faut pas laisser “traîner” un cas sur lequel je bute. J’ai ainsi référé un labrador obèse pour une parésie sévère de type motoneurone central. Le scanner a montré du matériel discal non minéralisé en extrusion. Une hémilaminectomie a été effectuée avec succès. Je rappelle systématiquement les clients pour savoir comment s’est passée la consultation. Bien entendu, je reçois aussi un compte rendu des confrères, par téléphone s’ils sont disponibles, et par courrier dans les jours qui suivent. Lorsque je revois les propriétaires pour le suivi de l’animal, ils sont souvent particulièrement reconnaissants. En travaillant avec une structure dont je connais l’équipement, le sérieux et l’accueil, je réfère dans de bonnes conditions. En cas d’urgence, j’appelle moi-même les confrères afin d’obtenir un rendez-vous, dans la journée si nécessaire. Je leur laisse l’initiative du traitement, par confort pour le client. Mais je reçois les documents de type radiographies ou scanners pour les remettre au propriétaire et évoquer avec lui les résultats et la thérapie. La région manque d’une structure capable de proposer des radiothérapies. Aujourd’hui, face à un fibrosarcome ou à un mastocytome, j’évoque la possibilité d’aller à Maisons-Alfort, mais les difficultés pratiques découragent les clients.

J’ouvre les portes et le propriétaire décide ou non d’avancer

La clinique où je travaille compte cinq praticiens en équivalent temps plein. Dans le département, elle constitue une structure de taille importante et nous recevons régulièrement des cas pour un deuxième avis. Proposer d’affiner le diagnostic en référant vers un spécialiste, en imagerie médicale le plus souvent, est alors bien accepté par le propriétaire. Celui-ci envisage difficilement un nouvel échec thérapeutique.

Pour la neurologie et les interventions orthopédiques complexes, nous faisons appel à un spécialiste itinérant. Les clients apprécient alors de ne pas avoir à changer de structure.

Je propose sans réserve de mener les investigations complémentaires adéquates chez un spécialiste. La décision reste celle du propriétaire, qui l’assume. Environ la moitié des personnes choisissent d’aller plus loin, pour offrir à leurs animaux un traitement optimal. Les autres refusent, par exemple en raison de l’âge de leurs compagnons. Certains, pourtant motivés en consultation, ne franchissent finalement pas le pas. Je leur laisse les références du spécialiste, avec un courrier qui reprend le compte rendu détaillé de la consultation, l’examen demandé et ce que j’en attends. Je revois ensuite les clients avec les résultats pour instaurer le traitement et son suivi.

Je suis convaincue que l’évolution des rapports que les propriétaires entretiennent avec leurs animaux favorisera de plus en plus les investigations complémentaires poussées.