Les besoins réels en recherche équine se concentrent sur la santé du cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1302 du 15/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1302 du 15/02/2008

Entretien. Enquête sur la demande de la filière équine

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Notre confrère Jean-Marc Betsch fait un point sur l’enquête du Comité d’orientation scientifique et technique.

La Semaine Vétérinaire : Quels ont été les étapes et les objectifs de l’enquête sur la demande de la filière équine en matière de recherche ?

Jean-Marc Betsch : Depuis plusieurs années, la filière pouvait apparaître divisée sur ses besoins en recherche. En tant que professionnel en contact avec de nombreux acteurs de ce secteur, j’ai souvent eu cette impression. La dernière enquête du Comité d’orientation scientifique et technique (Cost)(1), qui recense les demandes des socioprofessionnels, est un important travail mené en 2001. Dès les semaines qui ont suivi la nomination du nouveau bureau du Cost, nous avons jugé utile de revenir vers les acteurs de la filière pour les interroger le plus objectivement possible sur les thématiques qu’ils pensaient important de favoriser. L’autre aspect d’une meilleure définition des objectifs de recherche est lié au financement. Le budget consacré à la recherche équine en France est d’environ huit millions d’euros et les Haras nationaux y participent significativement à hauteur de 20 %. Pour être de bonne qualité scientifique et de niveau international, le coût des projets est de plus en plus élevé et “saupoudrer” l’aide n’est peut-être plus le meilleur moyen d’aider la recherche en général. Ainsi, concentrer davantage l’aide passe par une connaissance affinée des vrais besoins.

S. V. : Etes-vous surpris par les thématiques qui ressortent de cette enquête ?

J.-M. B. : Oui et non ! Un travail préliminaire qualitatif du Cost, en coordination avec les socioprofessionnels, a d’abord permis de faire la synthèse des besoins et de lister trente questions qui balaient l’ensemble de la recherche équine. Dans un second temps, une enquête téléphonique a été effectuée auprès de trois groupes différents de la filière : les organismes responsables (administration, organisations des courses, etc.), les entreprises au contact du cheval (élevages, centres équestres, cavaliers, vétérinaires, etc.) et les personnes détentrices d’un équidé (propriétaires amateurs). Pour chaque catégorie, un échantillon représentatif a été interrogé pour savoir s’il considérait très prioritaire, prioritaire, peu ou pas du tout prioritaire la recherche sur tel ou tel thème. L’ensemble de l’enquête et les résultats ont été confiés à une entreprise de sondage indépendante. Dans le groupe des entreprises, les résultats ont été pondérés par le nombre d’emplois dans chaque catégorie.

Les conclusions globales ne m’ont pas étonné, mais l’unanimité et la force que dégage cette enquête m’ont surpris. En effet, les thématiques systématiquement retenues comme prioritaires par les trois groupes de la filière sont la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies infectieuses et parasitaires, des maladies locomotrices, et des maladies respiratoires, abdominales ou cutanées.

Compte tenu des résultats, il me semble que les besoins réels en matière de recherche équine sont bien évalués par cette enquête sur la demande. Le message de la filière est clair : il s’agit de concentrer en priorité la recherche dans le domaine de la santé du cheval.

S. V. : Quelles seront les conséquences en termes d’orientation des travaux pour les années à venir ?

J.-M. B. : Nous sommes plutôt favorables à soutenir la recherche dans des domaines précis, pour optimiser les chances de déboucher sur des applications pratiques. La recherche fondamentale reste essentielle, mais quand les moyens sont insuffisants, il devient difficile de la favoriser tous azimuts. Ainsi, cette année, l’appel d’offres lancé par les Haras nationaux rend prioritaires les quinze premières thématiques du classement de l’enquête nationale du Cost (voir encadré). De plus, les organismes, et notamment les Haras, ont insisté sur l’importance de veiller à développer des thèmes encore peu représentés, mais nécessaires pour accompagner les politiques de l’Etat et les nouveaux enjeux de la société (connaissance socio-économique de la filière, rôle du cheval dans l’entretien des territoires).

Aujourd’hui, le véritable enjeu est devant nous : s’assurer que l’offre de recherche répond correctement à la demande consensuelle de la filière. Dans certains domaines, elle y répond, dans d’autres, le Cost a aussi pour mission d’aider à fédérer les énergies, les équipes et les compétences pour constituer des pôles de recherche de niveau international. La force que représente l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et le rôle fédérateur du pôle de compétitivité de la filière (Basse-Normandie) sont, à cet égard, des atouts importants pour la recherche équine française.

  • (1) Le Comité d’orientation scientifique et technique est chargé d’élaborer un programme de la recherche équine française, d’en améliorer la qualité, les moyens et la valorisation. Ses membres sont des représentants d’organismes, des socioprofessionnels ou des experts scientifiques, pour garantir l’adéquation des thèmes de recherche aux besoins de la filière.

Les quinze premières thématiques

• Prévention, diagnostic et traitement des maladies infectieuses et parasitaires.

• Prévention, diagnostic et traitement des maladies locomotrices.

• Prévention, diagnostic et traitement des maladies respiratoires, abdominales ou cutanées.

• Améliorer la sécurité des chevaux, du jockey et du cavalier, en épreuve, à l’entraînement et au débourrage.

• Dopage : dépistage des molécules dopantes.

• Prévention et gestion des pathologies.

• Poulain : maîtrise de la croissance et système d’élevage.

• Comprendre et maîtriser l’effort.

• Concevoir et optimiser les programmes de sélection.

• Sélectionner et produire des chevaux dont le potentiel comportemental, physique, etc., sera plus en adéquation avec l’usage prévu.

• Détermination des apports alimentaires recommandés chez le cheval dans les différentes situations physiologiques.

• Bien-être : améliorer les conditions de vie.

• Compréhension du fonctionnement de la dynamique de l’emploi et des métiers.

• Maîtrise de la fin de gestation et de la période néonatale.

• Optimiser la carrière de reproduction des juments.

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