Des paramètres biochimiques concourent au diagnostic de la besnoitiose subclinique - La Semaine Vétérinaire n° 1302 du 15/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1302 du 15/02/2008

Parasitologie caprine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Des chercheurs ont voulu mettre en évidence d’éventuelles modifications de plusieurs paramètres biochimiques sériques induites par les formes cliniques et subcliniques de la besnoitiose chez les chèvres(1).

72 caprins (48 femelles et 24 mâles), âgés de plus d’un an, font l’objet d’une expérimentation. Les animaux sont issus de troupeaux iraniens. Un premier groupe (A) rassemble des animaux qui développent des symptômes de la maladie (épaississement de la peau, sclérodermie, alopécie, présence de kystes dans la sclère oculaire). Les chèvres issues de troupeaux infectés et qui ne présentent aucun signe clinique appartiennent au deuxième groupe (B). Enfin, le troisième lot (C) comprend des animaux sans symptômes et issus de troupeaux localisés dans des zones indemnes de besnoitiose. Des analyses histologiques et biochimiques sont réalisées chez l’ensemble des caprins. Les résultats des différents groupes sont comparés.

Aucune variation significative des concentrations en urée (BUN), en créatinine, en glucose, en Na+, en Cl- et en Mg2+ n’est décelée entre les trois groupes, non plus que des activités sériques de la créatine kinase (CK), de l’alanine aminotransférase (ALT), de la lactate déshydrogénase (LDH) ou des phosphatases alcalines (PAL).

En revanche, l’activité sérique de l’aspartate aminotransférase (AST), la concentration totale en protéines sériques et la concentration en γ globulines sont significativement plus élevées chez les chèvres cliniquement atteintes, alors que les concentrations sériques de certains minéraux (P, K+ et Ca2+) sont significativement diminuées chez les animaux infectés cliniquement (groupe A) ou subcliniquement (groupe B).

Par ailleurs, les chercheurs montrent que les concentrations totales en protéines sériques et celles en γ globulines sont positivement corrélées à l’intensité de l’infestation. Une corrélation négative est, en revanche, observée entre la kaliémie et le score histologique. Les auteurs de l’expérimentation concluent que la détermination conjointe des concentrations en γglobulines et en minéraux (P, K+, Ca2+) pourrait être pertinente dans le diagnostic de la forme subclinique de la besnoitiose caprine.

La besnoitiose bovine progresse en France depuis plusieurs années

Depuis quelques années, la France est de nouveau confrontée à la besnoitiose, mais principalement chez les bovins. La protozoose a été décrite pour la première fois à l’école vétérinaire de Toulouse par les professeurs Besnoit et Robin en 1912. Entre 1970 et 1990, la maladie n’était observée que dans quelques zones “refuges” du Piémont pyrénéen français oriental. Depuis peu, la maladie progresse fortement vers le nord(2). Le mode de transmission de l’agent en cause, Besnoitia besnoiti, est hétéroxène, avec un cycle intestinal classique de type coccidie, avec schizogonie puis gamogonie chez l’hôte définitif qui est un félidé. L’hôte intermédiaire est un ruminant, un bovin le plus souvent. Mais ce cycle, peu fréquent, est considéré comme mineur. Le cycle monoxène – d’un bovin contaminé à un bovin sain – est, quant à lui, d’une importance majeure. Des insectes piqueurs (tabanidés, stomoxes, moustiques) ou une aiguille souillée lors d’une injection peuvent être responsables de la transmission mécanique des bradyzoïtes issus de kystes cutanés d’un animal contaminé à un autre. En effet, les kystes à bradyzoïtes sont souvent présents en grande quantité dans les muqueuses, le tissu conjonctif intermusculaire, les espaces conjonctifs, l’endothélium des vaisseaux, la peau et dans les tubes séminifères. La transmission vectorielle du parasite explique l’allure “pseudo-contagieuse” et la saisonnalité marquée de la maladie. L’affection se caractérise par une évolution symptomatique en trois phases : le syndrome fébrile, la période des œdèmes et celle de la sclérodermie et des dépilations.

  • (1) A. Oryan et coll. : «  Pathology and serum biochemical changes in natural caprine besnoitiosis », Revue de médecine vétérinaire, 2008, vol. 159, n° 1, pp. 27-32.

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/9/2008 en pages 42 et 44.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr