Des éleveurs du Kirghizstan et de Mongolie ouvrent leurs portes à un couple globe-trotter - La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008

Carnet de voyage

Éclairage

INTERNATIONAL

Auteur(s) : Célia*, Guillaume Keravec**

Guillaume et Célia Keravec, respectivement vétérinaire et agronome, ont entamé un tour du monde à la découverte des éleveurs et de leurs modes de vie. Ils ont d’abord fait halte au Kirghizstan et en Mongolie.

C’est en s’immergeant dans deux familles d’éleveurs que Guillaume et Célia ont pu appréhender leurs modes de vie. Au Kirghizstan, pays des “montagnes célestes”, ils ont ainsi partagé le quotidien d’Askar, de sa femme Cholpone et de leurs enfants. Dans leur ferme de Kachka-Sou, sur les hauteurs du lac Issyk-Koul, pas d’eau courante ni d’électricité et encore moins de tracteur et de trayeuse. Tout se passe à l’ancienne, à cheval et à la main. Les journées sont rythmées par la traite des treize vaches laitières, qui fournissent 80 l de lait par jour, et des huit juments (8 l quotidiens). L’été, il faut aussi construire les enclos nécessaires aux quelque deux cent cinquante moutons qui descendent des alpages. L’activité, répartie entre les membres de la famille, consiste également à assurer les corvées de bois, à chasser le chevreuil, à cueillir les champignons dans les forêts multicolores de pins et de bouleaux et à faire sécher les bouses piétinées par le bétail en prévision de l’hiver (elles serviront alors de combustible). Seuls les parents en profiteront, car leurs fils se rendent en ville d’octobre à mai pour poursuivre leurs études, leurs deux filles, plus jeunes, restant généralement chez leurs grands-parents. A Kachka-Sou, les normes sanitaires européennes sont bien loin. Les éleveurs font avec les moyens du bord pour conserver la qualité de leurs produits : les trayons des vaches et des juments et les mains des éleveurs sont soigneusement lavés avant toute traite, le lait est filtré avec un foulard pour limiter les pollutions fécales ou telluriques. Le lait de la veille est conservé dans un bidon hermétique dans le ruisseau tout proche, utilisé comme réfrigérateur, et le passage journalier du camion de lait permet à la laiterie de recevoir une production de qualité pour l’exportation. Les viandes des animaux abattus régulièrement sont vendues sur place ou conservées pour la consommation personnelle. Les quartiers sèchent à l’air, dans des séchoirs surélevés et équipés de moustiquaires pour limiter les attaques de chiens et de mouches.

Après ces quelques jours dans la douceur de l’été indien kirghize, Célia et Guillaume sont partis à la rencontre des nomades de l’Arangkai, vaste région montagneuse de Mongolie centrale. Gerlei et Baatar les ont accueillis dans leur petite ferme d’hiver : trois yourtes blotties au creux d’une vallée pour tenter de résister au froid, à la neige et au vent. Au milieu de ces immenses steppes, les hommes vivent au rythme des animaux qu’ils chérissent. Ils représentent en effet toute leur richesse en fournissant notamment le lait nécessaire à la fabrication des fromages, souvent le seul moyen de le conserver et de l’exporter vers la ville. Il provient de bovins, de brebis et de chèvres. La plupart des éleveurs de l’Arangkai possèdent des vaches mongoles, petites et plus rustiques, qui produisent environ 2 l par jour en hiver et jusqu’à 5 l en été. Ils élèvent également des yacks, dont le lait est deux fois plus gras que celui des vaches… pour une production deux fois moins importante. Des croisements entre les deux espèces ont donc été réalisés, donnant naissance à des hybrides aux qualités intermédiaires, les aïniks. Intéressants pour la production fromagère, leur descendance est toutefois stérile, ce qui incite les éleveurs à conserver quelques yacks pour la reproduction et la traite, un moment d’intense communion avec les animaux. Outre la gestion des bêtes, les hommes doivent aussi se charger de la corvée de bois, de plus en plus difficile en raison de la déforestation grandissante. Les éleveurs sont donc obligés de faire plusieurs kilomètres pour couper le bois qui sert au chauffage, mais aussi à toutes les activités de production fromagère et à celle de la vodka locale, distillée à partir de lait fermenté et grâce à un astucieux procédé d’assemblage de woks et de casseroles. Une liqueur précieuse pour ces nomades dont Célia et Guillaume ont pu apprécier l’extraordinaire hospitalité.

Organisation vétérinaire

• Au Kirghizstan, les vétérinaires se rencontrent dans les administrations, dans les entreprises privées, ou exercent essentiellement en canine. Ainsi, un seul praticien, employé par une société laitière privée, est responsable de la vallée de Sarud, visitée par Guillaume et Célia. Il se rend peu dans les fermes et se contente généralement d’indiquer les traitements par téléphone. Les médicaments sont acheminés jusqu’aux éleveurs par le 4 x 4 qui collecte le lait…

• En Mongolie, la plupart des praticiens travaillent au sein des services vétérinaires, issus de l’époque communiste. Chaque région compte une équipe de confrères chargés de se rendre dans les chefs-lieux de cantons pour effectuer les vaccinations prises en charge par l’Etat et, éventuellement, les vermifugations. A l’occasion de ces visites, ils interviennent par ailleurs au cas par cas sur les animaux de valeur.

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