Le premier centre d’insémination porcine malgache a vu le jour en 2003 - La Semaine Vétérinaire n° 1299 du 25/01/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1299 du 25/01/2008

Conséquence de la peste porcine africaine

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : M. F.

Jusqu’à l’apparition de l’épizootie de peste porcine africaine (PPA) à Madagascar en 1997, l’insémination artificielle restait anecdotique et réservée aux quelques grands élevages du pays. Les petits éleveurs n’ayant pas les moyens d’entretenir un verrat avaient recours à des verrats itinérants. Avec l’extension de la maladie sur l’île, une partie d’entre eux ont pris conscience du grave péril que cette méthode représentait pour leur cheptel. Cette catastrophe sanitaire porcine nationale a ainsi donné un coup de pouce aux efforts entrepris depuis plusieurs années par la Maison du petit élevage (MPE) pour développer l’usage de l’insémination artificielle porcine. Cette prise de conscience a permis la mise en place de ce service en 2003.

Des verrats sont importés depuis l’île de La Réunion en 2002

Des verrats issus de la coopérative des producteurs de porcs de La Réunion (CPPR) ont été importés pour relancer la filière porcine malgache en 2002. Le Centre interprofessionnel pour l’amélioration et la promotion animales (CIAP) de Liège, en Belgique, a apporté son soutien à la MPE dans la vulgarisation de l’insémination artificielle. En 2003, Pierre Thilmant, du CIAP, a ainsi dispensé plusieurs formations à des éleveurs et des acteurs de la filière porcine malgache. Depuis, la semence fraîche est produite sur place, dans les locaux de la MPE proches de Tananarive. D’autres enseignements ont aussi été dispensés une ou deux fois par an à destination d’éleveurs désireux de passer à l’insémination artificielle.

L’offre d’insémination artificielle reste limitée géographiquement

Les moyens des éleveurs malgaches, comme ceux de la MPE, sont réduits. Cette insuffisance de moyens ralentit le développement de l’insémination artificielle. Ainsi, la MPE ne peut entretenir qu’un seul verrat (landrace x large white). Cela limite l’ambition d’amélioration génétique à l’origine du projet. Par ailleurs, l’offre d’insémination reste limitée géographiquement. En effet, la zone couverte par cette activité se limite à la distance qu’une moto peut parcourir en une à deux heures (une centaine de kilomètres). En pratique, lorsqu’un éleveur détecte les chaleurs d’une truie, il prévient la MPE par téléphone. Le prélèvement du verrat est fait à la demande. Chaque prélèvement est dilué selon son aspect visuel, de manière à assurer deux à six inséminations (deux doses par truie). Une fois les doses prêtes, elles sont acheminées par moto jusqu’à l’élevage. L’exploitant dispose de ses deux doses dans la demi-journée qui suit sa demande. Le reste du prélèvement est conservé à la MPE dans l’attente d’une éventuelle autre demande. En 2006, la MPE a inséminé quatre-vingt-huit truies de la région du grand Tana.

Une insémination artificielle représente dix jours du salaire minimal malgache

Le développement de l’insémination artificielle porcine est freiné par de nombreux facteurs. Le premier est économique. Malgré l’avantage sanitaire reconnu de cette méthode, de nombreux éleveurs ne sont pas prêts à “investir” dans ce service. La dizaine d’euros demandés à chaque insémination représente en effet dix jours du salaire minimal malgache.

Le faible niveau technique des éleveurs et la mauvaise maîtrise d’une méthode encore nouvelle handicapent la réussite des inséminations. Environ les deux tiers des truies inséminées mettent bas, mais la taille des portées est variable (de deux à dix-neuf porcelets). Cependant, la MPE éprouve des difficultés à évaluer l’efficacité de son action, car trop peu d’éleveurs communiquent les résultats des mises bas.

Le dernier frein, mais non le moindre, est réglementaire. Les ressources génétiques sont à portée d’avion, l’île de La Réunion se trouvant à moins d’une heure de Tananarive. Ce n’est pas le prix élevé de doses importées de La Réunion qui pose un réel problème, mais la lourdeur des contrôles douaniers et sanitaires. Importée fraîche, la semence ne le serait plus beaucoup après avoir passé les nombreuses journées de contrôle douanier !

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