La vaccination obligatoire en question - La Semaine Vétérinaire n° 1299 du 25/01/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1299 du 25/01/2008

Interventions des chefs de services vétérinaires

À la une

Auteur(s) : M. B.

• Arthur Besch, Luxembourg :

« Une couverture vaccinale supérieure à 80 % nous est demandée mais, au Luxembourg, la séroprévalence de nos cheptels est supérieure à 90 %, selon nos enquêtes. Si l’on considère que l’immunité est au moins pluriannuelle, j’aimerais savoir ce que l’on entend par vaccination obligatoire. »

• Peter de Leeuw, Pays-Bas :

« Cette année, voulons-nous contrôler les dommages ou déjà viser l’éradication ? S’il nous faut annoncer aux éleveurs que la vaccination sera obligatoire, il conviendra d’expliquer clairement ses avantages et de les convaincre de la possibilité d’atteindre nos objectifs. Pour cela, il nous manque certains prérequis. Nous ne sommes pas certains de réussir cette année, et nous n’avons pas encore de certitude quant à un cofinancement sur plusieurs années. Par ailleurs, nous n’avons aucune assurance de la participation de tous les pays. Ces conditions n’étant pas remplies, il vaut mieux opter pour une vaccination facultative, ce qui ne signifie pas que nous ne soutenons pas la vaccination de masse. Nous pouvons parvenir à atteindre une couverture de 80 %, même sans vaccination obligatoire. »

• Monique Eloit, France :

« J’entends bien ceux qui évoquent l’inutilité de vacciner les animaux infectés, car ils développent une immunité. Mais nous sommes aujourd’hui dans une situation où nous ignorons, dans chaque cheptel identifié, quels sont les animaux infectés. Je ne vois pas comment nous pouvons organiser en peu de temps une vaccination de masse en prenant en compte ces éléments. A partir de mai, en France, nous ne disposerons que de trois ou quatre mois pour vacciner quelque trente à quarante millions d’animaux. Dans cette situation d’urgence, il sera impossible de tout régler dans les moindres détails et de disposer du programme le plus parfait. Nous devons l’arrêter dès aujourd’hui pour pouvoir être prêts.

Concernant le caractère obligatoire ou facultatif de la vaccination, il est possible de jouer sur les mots, mais on ne peut à la fois vouloir une vaccination de masse ayant une efficacité importante dès la première année et choisir l’option facultative pour nous permettre de nous organiser. Si nous voulons vacciner le plus grand pourcentage possible d’animaux, je ne pense pas que nous puissions laisser cela à la bonne volonté, à la décision individuelle de chaque éleveur. »

A SAVOIR

Immunité naturelle pluriannuelle

D'après le professeur Caporale, président de la commission scientifique de l'Organisation mondiale de la santé animale (l'OIE), l'immunité naturelle acquise après une infection par la fièvre catarrhale ovine serait de plusieurs années, voire durerait toute la vie de l'animal.

M. B.

CADRE LÉGISLATIF EUROPÉEN

• Les règles actuelles se fondent sur la directive 2000/75/CE du Conseil de l’Union européenne. Ce texte du 20 novembre 2000, qui arrête des dispositions spécifiques relatives aux mesures de lutte et d’éradication de la blue tongue, laisse une grande souplesse aux Etats membres en matière de vaccination contre cette affection.

(http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/directive2000_75_ce.pdf)

• Le nouveau règlement 2007/1266/CE du 26 octobre dernier, portant modalité d’application de la directive précédente en ce qui concerne la lutte contre la fièvre catarrhale du mouton, son suivi, sa surveillance et les restrictions applicables aux mouvements de certains animaux des espèces qui y sont sensibles, présente la vaccination comme un outil essentiel pour faciliter le commerce des animaux vivants. Il rend possible l’expédition d’animaux issus de zones réglementées, sans autorisation nécessaire de l’Etat membre de destination.

(http://www.afsca.be/crisis/sa-blueT/doc07/2007_1266_fr.pdf)

• Les chapitres du code et du manuel de l’OIE relatifs à la blue tongue servent aussi de base aux textes européens. Contrairement à ce que préconise l’OIE, la réglementation européenne actuelle limite la vaccination aux zones réglementées. Cette contrainte devrait faire l’objet d’une révision.

(Chapitre 2.2.13 du Code sanitaire pour les animaux terrestres 2007 et chapitre 2.1.9 du Manuel des tests diagnostiques et des vaccins pour les animaux terrestres, http://www.oie.int/fr/normes/mmanual/A_00032.htm)

• La décision 90/424/CEE du 26 juin 1990, relative à certaines dépenses dans le domaine vétérinaire, sert également de base au cadre législatif.

(http://admi.net/eur/loi/leg_euro/fr_390D0424.html)

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