Les étudiants allemands prennent d’assaut les bancs de l’université vétérinaire de Vienne

Deuxième école vétérinaire en termes d’ancienneté en Europe et surtout l’une des plus grandes, avec quarante-sept bâtiments répartis sur 15 ha, Vienne accueille à ce titre près de deux mille cinq cents étudiants. Parmi eux, une petite partie suit en réalité une licence en sciences des équidés ou en biotechnologies et biomédecine. Toutefois, le pays compte actuellement à peu près autant de vétérinaires actifs que d’étudiants vétérinaires. Cette équation a pourtant bien une solution, car il faut tenir compte d’un paramètre surprenant. D’après notre consœur Ursula Schober, chargée des relations internationales de cette université, près de 40 % des étudiants viennent d’Allemagne. En effet, les jeunes Allemands qui n’ont pas une note suffisante au “baccalauréat” sont refoulés à l’entrée des universités de leur pays et viennent étudier en Autriche, depuis un arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes de 2005⁽¹⁾. L’université vétérinaire de Vienne effectue toutefois une sélection à l’entrée depuis cette même année, mais sans restriction de nationalité. Au final, cent quatre-vingt-sept nouveaux étudiants, toutes nationalités confondues, entament chaque année des études vétérinaires en Autriche. Selon une étudiante, les Allemands et les Autrichiens font bande à part tout au long du cursus. Les frais de scolarité, qui s’élèvent à 378 € par semestre (douze semestres au total), contribuent aussi à les séparer, puisque seuls les étudiants autrichiens reçoivent des aides de l’Etat. De plus, elle a constaté que dans sa promotion, au cours des deux premières années, il y a eu plus de 50 % d’abandons et beaucoup de redoublements.

A ce sujet, la chargée des relations internationales de l’université précise que, « avant la mise en place en 2002 du nouveau cursus, accrédité par l’European Association of Establishments for Veterinary Education (EAEVE), seuls 30 % des étudiants faisaient leurs études dans les temps, donc en six ans. Depuis l’instauration d’une sélection d’entrée, ce taux atteint 75 % ».

Quant à connaître la proportion d’étudiants allemands qui voudront exercer en Autriche au terme de leurs études, cela reste la principale inconnue de l’équation !

• (1) Jusqu’au 7 juillet 2005, date de l’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes, l’Autriche n’intégrait dans ses universités que des étudiants prouvant qu’ils étaient acceptés par ailleurs dans leur pays d’origine pour les études supérieures envisagées. L’arrêt a établi que cette forme de sélection constituait une discrimination fondée sur la nationalité, contraire au droit communautaire.