Attention à la contamination des cathéters intraveineux

Les cathéters intraveineux sont une cause fréquente d’infections nosocomiales, chez l’animal comme chez l’homme. Elles consistent en une colonisation bactérienne du cathéter, une infection au point d’insertion ou une septicémie. La source de contamination, par ordre décroissant de fréquence, est la flore cutanée, la contamination de l’entrée du cathéter, la colonisation à distance ou encore l’administration de médicaments ou de fluides contaminés. Ces complications, regrettables et coûteuses en médecine humaine, sont peu documentées en médecine vétérinaire.

Les auteurs⁽¹⁾, trois internes en pratique privée au Texas (Etats-Unis), étudient cent cinquante et un animaux qui ont conservé un cathéter périphérique (au niveau de la veine céphalique ou saphène pour cinquante cas) ou central (à la veine jugulaire pour cent un cas) pendant au moins quarante-huit heures. Près de 25 % des cathéters sont contaminés. Les bactéries impliquées sont dans 46 % des cas des Enterobacter, suivies d’E. coli (16 %) et des Pseudomonas (16 %). Seul un chat présente une culture anaérobique (Bacteroides). Les cathéters ont pourtant été placés avec un maximum de soins : tonte généreuse des poils, savonnage à la chlorhexidine et rinçage à l’alcool (trois fois en alternance), port de gants stériles, applications de pommade antibiotique au point d’insertion, et bandage.

Aucun facteur de risque n’est mis en évidence. Aucun lien n’est établi entre l’apparition de l’infection et la nature des injections, le type, l’emplacement ou la durée de pose du cathéter. Les auteurs suspectent la présence d’Enterobacter au sein de la structure vétérinaire. Cette étude devrait inciter à une prudence encore accrue lors de la mise en place de cathéters intraveineux.

• (1) M. Marsh-Ng et coll. : « Surveillance of infections associated with intravenous catheters in dogs and cats in an intensive care unit », JAAHA, 2007, vol. 43, n° 1, pp. 13-20.