Pourquoi une profession dont les membres sont aussi peu satisfaits attire autant de convoitise ?

64 % des vétérinaires déconseillent à leurs enfants de choisir cette profession et 80 % sont peu ou pas satisfaits de leurs revenus. Comment se fait-il qu’une profession dont les membres sont aussi peu contents de leur sort attire autant de convoitise ? Sans doute ne savons-nous pas voir la poule aux œufs d’or qui est entre nos mains. Le remède à l’exercice illégal⁽¹⁾ peut être d’offrir aux candidats potentiels le livre blanc publié par Vétos-Entraide ! Plus sérieusement, je pense que ces deux maux (démoralisation des praticiens et exercice illégal) sont les deux faces d’un même problème : notre métier est méconnu, le public ignore tout de nos fonctions et de notre rôle. Cela laisse la porte ouverte à tous les fantasmes et surtout à tous les concurrents, qui ne se privent pas, eux, de s’exprimer. Il convient que l’Ordre rappelle au grand public que nous sommes les seuls spécialistes de la santé animale, que notre cœur de métier est de répondre de façon compétente à toutes ses interrogations et ainsi d’assurer la prévention de ses problèmes. Que nous sommes, mais oui, des spécialistes, et des spécialistes pas chers. C’est le plus souvent par ignorance du coût réel et de notre rôle que les clients s’adressent à des charlatans. La campagne de communication “Vétérinaire, pour la vie” était fort belle, elle répondait aux attentes du public et entretenait le rêve du vétérinaire philanthrope et protecteur de la nature, un mythe bien loin des réalités du terrain.

Au fait, la télévision n’a jamais rediffusé Daktari ! Il est vrai qu’il y a tellement de malheur dans ce monde, particulièrement en Afrique, que faire pleurer dans les chaumières pour une guenon qui a un panaris, cela me paraît mal engagé…

• (1) Réaction à l’article « Combattre l’exercice illégal demeure essentiel » paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007 en page 28.