Les travaux sur l’hyperkératose naso-plantaire sont en passe d’aboutir - La Semaine Vétérinaire n° 1295 du 21/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1295 du 21/12/2007

Dermatologie. Kératodermie naso-plantaire du dogue de Bordeaux

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

La kératodermie naso-plantaire (ou hyperkératose naso-plantaire ou encore hyperkératose palmo-plantaire), même si l’irish terrier est également concerné, touche plus particulièrement le dogue de Bordeaux. Le nombre d’individus de cette race cliniquement atteints est estimé à une centaine en France, soit presque 1 % de la population actuelle. Dans le cas d’une maladie autosomale récessive – ce que l’état d’avancement des recherches laisse suspecter –, le taux de chiens porteurs sains serait de 10 à 20 %. Compte tenu de la popularité croissante de ce chien, de l’utilisation parfois massive des étalons et du recours fréquent à la consanguinité, ces taux risquent de s’accroître rapidement et de peser sur l’avenir de la race.

Connaître les gènes responsables permettrait de développer un test de dépistage

Pour la Société des amateurs de dogues de Bordeaux (SADB), chargée de la gestion de cette race, l’enjeu est d’assurer la plus large diversité génétique possible, sans toutefois propager cette affection douloureuse pour le chien et éprouvante pour le maître. Un programme de recherche a été instauré il y a deux ans afin de mieux définir cette maladie sur le plan clinique, de déterminer précisément son mode de transmission, ainsi que les gènes et les mutations génétiques en cause.

Nos confrères Eric Guaguère et Emmanuel Bensignor, ainsi que Catherine André, chercheur en génétique canine au Centre national de recherche scientifique (CNRS) de Rennes, et Guillaume Queney (laboratoire Antagene) ont regroupé leurs compétences pour mener à bien les études. Le but de ces recherches est double. Il s’agit tout d’abord de mettre au point un test génétique de dépistage qui permettrait, à terme, d’éliminer cette affection génétique du cheptel tout en préservant la plus grande variabilité génétique possible.

Les travaux entrepris chez le chien seraient également un point de départ pour la pathologie comparée avec certaines kératodermies palmo-plantaires de l’homme.

Plus que six chiens pour terminer l’étude

Les praticiens qui reçoivent en consultation un dogue de Bordeaux pour un épaississement anormal des coussinets, avec formation de corne et de fissures, sont invités à contacter l’équipe scientifique. Les prélèvements nécessaires à l’étude sont des biopsies des coussinets, placés dans un milieu de transport spécial.

Si vous rencontrez des cas, n’hésitez pas à contacter nos confrères Eric Guaguère(1) et Emmanuel Bensignor(2) qui vous indiqueront la marche à suivre.

V. C.
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