Après l'épizootique de peste porcine africaine de 1997, la production de porcs malgache peine - La Semaine Vétérinaire n° 1295 du 21/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1295 du 21/12/2007

Filière porcine à Madagascar

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FILIÈRES

Auteur(s) : Marc Fouéré

Le cheptel est aussi confronté à la peste classique, la maladie de Teschen, la pasteurellose et la cysticercose.

Le paysage de la production porcine malgache est contrasté, avec d’une part un élevage vivrier familial et d’autre part de grands élevages “industriels”. Les exploitations de taille intermédiaire sont rares.

Dans l’élevage familial, les porcs sont considérés comme un investissement à court terme, une tirelire. Le “troupeau” peut se résumer à un seul animal et ne dépasse jamais une vingtaine d’individus. Dans ce type d’élevage, les porcs divaguent à leur gré, trouvent eux-mêmes leur nourriture ou sont nourris de déchets de cuisine. En ce qui concerne la reproduction, les truies peuvent être saillies par des verrats itinérants ou au hasard d’une rencontre avec un potamochère. Ce mode de reproduction donne le kisoa gasy, un petit porc métis, rustique, résistant aux irrégularités alimentaires et plutôt prolifique. L’âge d’abattage est souvent un compromis entre la croissance de l’animal et les besoins financiers de la famille.

Du côté des grands élevages, le hors sol et la conduite en bandes sont particulièrement développés. La formulation de l’alimentation se rapproche de celle rencontrée en Europe à quelques variantes près, comme l’utilisation de son de riz. La génétique est, bien entendu, beaucoup plus rigoureuse que dans les élevages familiaux et l’insémination artificielle avec de la semence fraîche est généralement la règle.

50 % du cheptel porcin a disparu en 1997, mais la situation s’améliore lentement

Les porcs sont présents dans à peu près toutes les provinces de Madagascar. Cependant, la plus forte densité s’observe dans les régions de Tananarive et de Fianarantsoa, qui regroupent à elles seules les deux tiers de la production nationale (en particulier autour des bassins de production rizicole). Viennent ensuite les régions de Majunga, Tulear et Tamatave qui fournissent chacune 10 % de la production nationale.

Si l’épizootie de peste porcine africaine avait fait disparaître la moitié du cheptel en 1997, la situation s’améliore lentement. Cependant, la filière reste tout de même fortement bouleversée. Certains petits éleveurs, attirés par les prix de vente élevés dus à la pénurie, tentent de nouveau leur chance dans la production porcine, mais à petite échelle. Leur comportement a changé. Désormais, de peur de tout perdre, les éleveurs envoient leurs porcs à l’abattoir à la moindre suspicion de peste porcine africaine. Ce type de comportement participe au maintien et à la dissémination de la maladie. Mais, comme le prix de la viande de porc est multiplié par deux depuis la crise et qu’il peut dépasser celui de la viande de bœuf, certains petits éleveurs prennent ce risque. En revanche, quelques gros producteurs, tels que la Hutte Canadienne (la ferme qui approvisionne la région de Tananarive), ont abandonné la partie. Situé à la périphérie de Tana, cet élevage ne dispose pas des équipements de biosécurité nécessaires pour relancer sa production.

Les paysans malgaches apportent peu de soins à leurs porcs

La peste porcine africaine est venue s’ajouter à plusieurs facteurs qui entravent de longue date la filière malgache. Globalement, la situation sanitaire de cette dernière est particulièrement défavorable. Le cheptel de la grande île est atteint par la peste porcine classique, la maladie de Teschen, la pasteurellose et la cysticercose. La diarrhée touche un porc sur quatre et les parasites internes ou externes infestent plus de 15 % des animaux.

Nettement moins prestigieux que le zébu dans la culture locale, les paysans malgaches apportent peu de soins à leurs porcs et se préoccupent peu de leur santé. L’impact de ce désintérêt est renforcé par le petit nombre de vétérinaires et la faible disponibilité des médicaments. Le niveau de vie très bas limite, de toute façon, la possibilité pour les petits éleveurs de recourir aux médicaments et aux soins vétérinaires.

La faiblesse des ressources génétiques est un autre problème sérieux. En l’absence de renouvellement, les races locales ont tendance à perdre en prolificité. Paradoxalement, l’épidémie de peste porcine africaine va sans doute améliorer la situation, en poussant les éleveurs à se tourner vers l’insémination artificielle. La filière pèche aussi par son manque d’organisation, le faible niveau de formation technique de ses intervenants et la mauvaise qualité des structures d’abattage de l’île.

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