La communication sur l’intérêt de stériliser les chats est à poursuivre - La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007

Population féline. Enquête auprès d’un millier de propriétaires de chats

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

« Les Français et les chats », tel est le thème de l’enquête réalisée par la société TNS Healthcare/SNDA.

Un million de chatons sont euthanasiés chaque année », déplore notre confrère Jean-Michel Michaux, président de l’Institut scientifique et technique de l’animal en ville (Istav) qui est à l’initiative, conjointement avec la Société nationale de défense des animaux (SNDA) et le Groupement de réflexion et d’action animal libération (Graal), d’une enquête auprès du grand public. Ce sondage, réalisé par la société d’études d’opinion TNS Sofres, a porté sur un panel de mille quatre personnes âgées de quinze ans et plus, propriétaires ou anciens propriétaires de chats, en septembre dernier.

50 % des stérilisations chez le chat ont lieu entre six mois et un an

Les résultats, présentés par Nadia Auzanneau (TNS) lors d’une conférence de presse le 4 décembre dernier, montrent que les trois quarts des personnes interrogées se disent favorables à la stérilisation des chats. Celles qui n’y sont pas favorables habitent à la campagne, ont moins de trente-cinq ans, sont des hommes ou des familles nombreuses.

Six propriétaires sur dix déclarent avoir fait stériliser leur chat. Pour 23 % d’entre eux, l’acte est réalisé chez l’animal de moins de six mois, pour 29 % entre six et huit mois, pour 21 % entre neuf et douze mois, pour 14 % après un an (et 13 % sans réponse). Ainsi, la moitié des stérilisations sont effectuées chez des chats âgés de six mois à un an.

La première raison qui motive la décision de stérilisation est la volonté d’éviter une prolifération de chatons ; elle est citée en priorité par 25 % des propriétaires de chats mâles et 71 % des propriétaires de chats femelles. La deuxième raison qui justifie la stérilisation a trait au comportement de l’animal, pour 51 % des propriétaires de chats et 15 % des propriétaires de chattes. Les raisons de santé arrivent en troisième position.

8 % des euthanasies sont effectuées par le vétérinaire

Les points forts de l’étude sont donc qu’une grande majorité de propriétaires se déclarent favorables à la stérilisation des chats et que la moitié l’ont fait pour éviter une prolifération de l’espèce. Cette prise de conscience est réelle et va dans le bon sens.

En revanche, plusieurs raisons motivent la décision de ne pas faire stériliser son animal : en premier lieu le chat est jugé trop jeune ; ensuite le propriétaire n’en ressent pas l’envie, sans autre précision, il éprouve un sentiment d’inutilité face à l’absence de problème, ou manque simplement de temps ; en troisième position arrive le désir de ne pas « perturber l’intégrité de la nature ». Le coût de l’intervention ne recueille que 10 % des citations. Ces résultats montrent donc un manque d’intérêt chez certains propriétaires, et des populations qui ne sont pas encore sensibilisées sur ce sujet.

Ainsi, selon le sondage, quatre chattes sur dix ont eu au moins une portée. 60 % des propriétaires de chattes ont donné les chatons issus de la dernière portée à des amis. L’euthanasie (par soi-même ou un tiers) est citée dans 23 % des cas : 15 % des sondés ont gardé au moins un chaton, 8 % ont demandé l’euthanasie de la portée à leur vétérinaire, 7 % ont donné les chatons à un vétérinaire, à un refuge ou à une association de protection animale, 2 % ont donné les chatons à la suite de la publication d’une annonce. Selon le sondage, seulement 10 % des personnes déclarent s’être déjà séparées d’un chat adulte non stérilisé.

Des lacunes sur la connaissance de la réglementation

Les personnes du panel ont été interrogées sur leur connaissance d’au moins une mesure réglementaire connue sur les trois qui étaient citées. Une sur deux connaît au moins l’une des trois réglementations évoquées.

Erik Kéroriou (bureau de la protection animale à la Direction générale de l’alimentation) a reconnu que le chat est le parent pauvre au niveau de la législation. « Le propriétaire de chat a une vision de cet animal comme restant à la maison et pense ainsi que l’identification n’est pas utile. » Concernant le dossier des chats libres, il admet qu’il reste beaucoup de travail à faire auprès des élus.

Erik Kéroriou a en outre lancé des pistes de réflexion pour améliorer la communication auprès du grand public, comme fournir une information lors de la cession d’un chat, demander aux annonceurs de publier un encart systématique pour rappeler la législation, leur rappeler leurs responsabilités, ainsi que l’interdiction de vente sur les marchés et, peut-être, renouveler le livret de responsabilisation du maître.

Selon Joëlle Fontaine (Ecole du chat), il y a 10 000 à 20 000 stérilisations par an, « on parle des chats errants, mais viennent principalement les chats des particuliers dans la problématique ».

Claude Laugier, vice-président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) a insisté sur les atouts de la stérilisation et la notion de bien-être animal : « Le vétérinaire est l’acteur de la communication auprès des intervenants de terrain. Nous devons mettre en exergue l’intérêt de la stérilisation en termes de santé animale et souligner son bénéfice sur la durée de vie quand elle est effectuée précocement. »

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