70 % des chats qui souffrent d’hypertension artérielle sont insuffisants rénaux - La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007

Néphrologie. Symposium autour des maladies rénales

Actualité

Auteur(s) : Maëlle Gouix

Quatre-vingt-dix vétérinaires venus de seize pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont rejoint les membres de l’équipe Vétoquinol à l’occasion d’une conférence dédiée aux affections rénales du chien et du chat, du 2 au 4 décembre à Nice (Alpes-Maritimes). La conférence était animée par notre confrère Jonathan Elliott, enseignant au collège vétérinaire royal de Londres, qui a abordé la gestion de l’hyperphosphatémie dans l’insuffisance rénale chronique (IRC) du chien et du chat. L’élévation de la phosphatémie, conséquence de la diminution de la charge filtrée du phosphate, active la sécrétion de parathormone, entraînant le relargage de calcium (à partir de l’os) et la baisse de la réabsorption rénale de phosphate. Le système, une fois dépassé, mène, à ses stades ultimes, à l’ostéodystrophie et à la minéralisation des tissus mous, dont les reins. La phosphatémie doit être maintenue basse par l’adoption d’un régime pauvre en phosphate et l’ajout de chélateurs du phosphate (sels d’aluminium, de calcium, de lanthane, etc.) à la ration, pour les stades plus avancés. Le succès de cette thérapie implique le suivi régulier de la phosphatémie(1).

Notre confrère Scott Brown, du collège de médecine vétérinaire de l’université de Georgie (Etats-Unis), a présenté son étude sur l’intérêt de l’emploi d’un chélateur du phosphate (Ipakitine®, Vétoquinol) dans la gestion de l’IRC. Il a rappelé que les anti-inflammatoires inhibiteurs sélectifs de COX-2 (tels que le déracoxib), dans un contexte d’IRC avec déplétion volumique, ne sont pas moins dangereux d’un point de vue rénal que les non-sélectifs et qu’ils entraînent une diminution du taux de filtration glomérulaire (TFG) chez les chiens rendus hypovolémiques par l’administration de furosémide.

Notre confrère Gregory Grauer, de l’université du Kansas (Etats-Unis), a abordé le problème de la protéinurie. Marqueur de la glomérulosclérose, elle est aussi l’un des mécanismes de progression de l’IRC. Sans conclure formellement, il a rappelé le faisceau de présomptions qui pèse sur la responsabilité de la protéinurie dans l’évolution de la maladie et l’intérêt de l’usage des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) pour la contrôler. Ils sont cependant à employer dans les situations stabilisées et non en phase de décompensation ni lors de troubles associés. Notre confrère a ensuite présenté l’intérêt de détecter la micro-albuminurie (un marqueur précoce des maladies systémiques chez les animaux de compagnie) pour le dépistage des premiers stades de l’IRC. La détection d’une micro-albuminurie persistante (deux tests positifs à quinze jours d’intervalle) doit susciter la recherche de son origine par la mesure de la pression sanguine, la sérologie et l’imagerie. Si aucune maladie sous-jacente n’a été décelée, il convient d’envisager un stade précoce d’IRC et d’agir conséquemment.

70 % des chats avec HTA ont une IRC et 20 % des chats avec IRC ont une HTA

Notre confrère Hervé Lefebvre, enseignant-chercheur en physiopathologie et thérapeutique à l’ENV de Toulouse, a présenté l’axe cœur-rein et l’impact de l’insuffisance cardiaque sur le rein via la diminution du TFG. Le suivi de la fonction rénale est nécessaire lors d’insuffisance cardiaque et l’évaluation du TFG peut être utile dans la détection des affections cardiaques.

La dernière présentation a concerné l’hypertension artérielle (HTA) chez le chat insuffisant rénal. Jonathan Elliott a remis à jour les données épidémiologiques : environ 70 % des chats avec HTA ont une IRC et environ 20 % des chats avec IRC ont une HTA. Il a rappelé les préconisations du groupe de consensus de l’American College of Veterinary Internal Medicine (Acvim) qui recommande l’emploi d’inhibiteurs calciques en première intention. En outre, la protéinurie est le premier facteur pronostique à prendre en compte chez les chats qui souffrent à la fois d’IRC et d’HTA.

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