« L’analyse du risque pathogène doit être appréhendée selon le tétraèdre sol/plante/animal/homme » - La Semaine Vétérinaire n° 1293 du 07/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1293 du 07/12/2007

Cahier des charges en élevage biologique

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Auteur(s) : N. D.

Suivre des élevages biologiques permet à nos confrères qui s’y adonnent de mettre en pratique leur attrait pour les disciplines dites alternatives à la médecine conventionnelle, comme l’homéopathie ou la phytothérapie, ou de s’y former. Cela leur donne aussi l’occasion, selon eux, d’insister encore plus sur le conseil et la gestion d’élevage. Mais d’autres considèrent au contraire que le cahier des charges de l’élevage biologique est contraignant. Certains y constatent même des paradoxes, ce que réfute notre confrère Denis Fric. « Les éleveurs “bio” français, regroupés au sein de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), ont été consultés pour l’élaboration du Repab-F et leurs revendications ont été intégrées dans le règlement français. Pour ma part, j’estime que le cahier des charges est parfaitement compatible avec la production “bio” telle qu’elle est définie. En outre, si d’éventuels paradoxes existent, c’est que le lien au sol, incontournable pour ce type de production, n’est pas pleinement réalisé. Prenons l’exemple de l’interdiction des acides aminés de synthèse dans l’alimentation du porc “bio”. Elle ne pose réellement de problème, en termes d’équilibration de la ration, que chez les animaux qui n’ont pas suffisamment accès à l’extérieur. Ce sont souvent des porcs issus des schémas de sélection classiques, avec des indices de consommation et de croissance qui correspondent donc parfois difficilement aux principes du cahier des charges », explique Denis Fric.

Certains confrères s’interrogent également sur l’importance des surfaces de parcours allouées par le Repab-F aux volailles, en soulignant qu’elles n’utilisent que 20 % de l’espace qui leur est accordé. « Il faut tout d’abord s’interroger sur “l’aménagement” de ces surfaces », rétorque Denis Fric. « Y a-t-il des secteurs ombragés ? La distribution de l’alimentation incite-t-elle les animaux à utiliser le parcours, etc. ? » Et d’ajouter que, par ailleurs, si elles n’utilisent pas de façon optimale la surface dont elles disposent, cela peut également s’expliquer par le fait que les producteurs “bio” ne disposent actuellement que des souches d’animaux de type industriel. Or ces dernières ont des habitudes éthologiques issues de leur lignée génétique et ne sont pas “habituées” à disposer et à utiliser de grands espaces. Il n’existe pas aujourd’hui de couvoirs “bio” qui pourraient fournir aux éleveurs des races rustiques, à croissance lente et adaptées à l’élevage biologique. La création de tels couvoirs serait bénéfique, même si la question de leur rentabilité économique se pose.

« Le traitement chimique n’est qu’une béquille qui ne fait pas disparaître le mal ! »

Côté qualité sanitaire des élevages biologiques, les avis sont également partagés. Parmi les vétérinaires, certains estiment que le “microbisme” au sein de ces élevages est sensiblement le même qu’en mode conventionnel. D’autres pensent que ce type d’élevage est moins sujet aux affections que les exploitations classiques, en raison de leur fonctionnement en “vase clos”. Pour Denis Fric, « se demander si le risque microbiologique est supérieur ou non en élevage biologique par rapport à l’élevage conventionnel est à une question qui n’a pas lieu d’être ! En effet, les microbes sont présents partout. Le problème, vis-à-vis du risque pathogène, est pris à l’envers. Aujourd’hui, nous ne nous intéressons plus qu’aux agents pathogènes. Il est inconcevable de croire qu’il sera possible de les faire disparaître de la surface du globe. C’est pourquoi l’analyse du risque pathogène doit prendre en compte la globalité de l’élevage, avec ses facteurs de risque, et doit être appréhendée selon le tétraèdre sol/plante/ animal/homme, pour lequel il faut trouver le juste équilibre, gage de sécurité vis-à-vis des maladies ».

Afin d’éviter au maximum de combattre les agents pathogènes, il faut avant tout éviter qu’ils engendrent une maladie. Cela passe par une prévention maximale. « De nombreux facteurs peuvent contribuer à obtenir des animaux résistants aux affections : veiller à leur confort, leur alimentation, leur bien-être, l’hygiène, etc. De par son mode de fonctionnement, l’agriculture biologique contribue à sélectionner des animaux au système immunitaire plus apte à se défendre contre les maladies. L’usage non raisonné ou abusif de traitements antibiotiques et antiparasitaires ne favorise, lui, que la résistance des agents pathogènes. Le traitement chimique n’est qu’une béquille qui ne fait pas disparaître le mal ! », conclut notre confrère.

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