Les sols pourraient constituer un réservoir pour la transmission horizontale des EST - La Semaine Vétérinaire n° 1289 du 02/11/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1289 du 02/11/2007

Recherche. Epidémiologie des encéphalopathies spongiformes transmissibles

Actualité

Auteur(s) : Michel Bertrou

Les faibles taux présumés de prions pathogènes dans le milieu naturel et la faible efficacité, montrée en laboratoire, de la contamination par voie orale avaient laissé jusqu’ici incertaine l’hypothèse d’une contribution de réservoirs environnementaux dans l’épidémiologie des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST). Une étude récente publiée par un groupe de chercheurs du Wisconsin(1) (Etats-Unis) met en évidence que des prions pathogènes, quand ils sont liés aux argiles du sol, peuvent non seulement transmettre la maladie par ingestion, mais de surcroît avec un potentiel infectieux étonnamment renforcé.

Dans leur recherche précédente, ces scientifiques avaient montré que le prion se lie facilement à certains minéraux de la terre comme la montmorillonite, une argile particulièrement répandue, et que cette fixation ne supprime pas le pouvoir pathogène. Ainsi, inoculés à des rongeurs de laboratoire, les complexes ont transmis la maladie. Dans leur nouvelle étude, ils démontrent que c’est également le cas par voie orale et que comparativement à des prions libres, ceux qui sont associés aux particules minérales transmettent la maladie à des doses beaucoup plus faibles et avec des temps d’incubation plus courts. Cette augmentation de l’infectiosité est mise en évidence avec la montmorillonite, mais aussi avec des échantillons contaminés de terre.

Les prions restent pathogènes plusieurs années dans le sol

S’il faut se garder d’une extrapolation hâtive, ces expériences de laboratoire (chez des rongeurs) font apparaître que le sol peut en effet constituer un réservoir environnemental des EST et jouer ainsi un rôle dans leur transmission horizontale. Les prions pathogènes peuvent provenir de cadavres infectés, d’aliments contaminés, peut-être d’urines. Ils sont facilement assimilés dans le sol et y restent pathogènes plusieurs années. Par ailleurs, les ruminants peuvent ingérer plusieurs centaines de grammes de terre par jour.

Les mécanismes par lesquels la montmorillonite et d’autres composants minéraux de la terre potentialisent la contamination orale par les prions pathogènes restent à élucider, mais d’autres micro-particules minérales (kaolinite et dioxyde de silicone) fixent également fort bien les prions et sont utilisées dans les additifs alimentaires pour animaux. De quoi nourrir de futures études.

  • (1) C.J. Johnson, J.A. Pedersen, R.J. Chappell, D. McKenzie, J.M. Aiken : « Oral transmissibility of prion disease is enhanced by binding to soil particles », PLoS Pathogens (www.plospathogens.org), juillet 2007.

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