« Le problème n’est plus un problème » - La Semaine Vétérinaire n° 1288 du 26/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1288 du 26/10/2007

Luc Durel, praticien à Marigny (Manche)

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : C. B.-C.

Il y a un ou deux ans, je menais un essai dans un élevage. Il s’agissait de tester un traitement contre les mammites subcliniques. De temps en temps, des vaches avec des numérations cellulaires élevées avaient une mammite. Pour l’éleveur et sa femme, c’était catastrophique, il fallait impérativement traiter. Bien entendu, il y avait des rechutes, et il fallait de nouveau administrer un traitement. J’étais agacé, car cela perturbait mon essai. En outre, ces vaches ne guérissaient pas. J’ai fini par leur dire : « Contentez-vous de les traire, ne les traitez pas, il ne va rien se passer de grave et vous verrez que les signes cliniques disparaîtront. Cet épisode clinique n’est qu’un épiphénomène, on ne peut attendre que 20 % de guérison. » Le visage des éleveurs s’est modifié, ils étaient crispés, puis étonnés, et enfin ils ont souri. Ils ont essayé et cela a marché. Je leur ai expliqué la physiopathologie de la mammite. Cette connaissance a donné un nouveau sens, elle a dédramatisé la situation. Il sont passés de « nous sommes condamnés à la réforme » à « ce n’est pas grave, la réforme des animaux est une voie honorable, et l’une des voies normales pour endiguer le problème ». Les éleveurs ne sont plus dans la catastrophe, ils sortent de l’urgence. La vache ne guérit pas, mais elle n’est pas plus malade. Le problème n’est plus un problème. Dans cet élevage, l’éleveur est devenu plus réceptif au problème des mammites subcliniques, alors qu’auparavant, il n’était réceptif qu’au problème des mammites cliniques. Nous avons ainsi pu mettre en place une gestion pertinente du tarissement. L’éleveur écoutait, il n’était plus enferré dans la problématique « il faut que l’on fasse du lait et il y a la mammite ». Cela revient à l’histoire du petit vélo que nous avons dans la tête.

Il est important de diffuser la connaissance, dont il y a un grand déficit chez les éleveurs. La physiopathologie donne du sens, le monde est moins sauvage. On leur change la façon dont ils font les choses. Je dois préciser que, en raison de l’essai clinique, j’allais souvent dans cet élevage. Les éleveurs ne sont pas restés seuls face au non-traitement. Je les ai accompagnés. Pour se former à la pratique du recadrage, je pense qu’il faut que le sujet vive lui-même un recadrage. Par exemple, répondre à la question « que trouvez-vous pénible dans votre travail ? ». Je vais vous raconter votre histoire et vous verrez que ce n’est pas si grave.

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