Comment comptez-vous organiser votre formation continue ?

C’est un casse-tête pour le praticien qui exerce seul

Nouvellement installé à Paris, j’exerce seul. L’obligation de formation continue sera un véritable “casse-tête” pour les petites structures comme la mienne. Tout d’abord en termes d’organisation. Il faudra en effet trouver un remplaçant lors des journées consacrées à la formation. Heureusement, sur Paris, la tâche n’est pas trop complexe, car beaucoup de jeunes diplômés d’Alfort sont disponibles pour travailler. En outre, cette obligation engendrera des coûts supplémentaires, non seulement pour les formations, qui sont onéreuses, mais également pour rémunérer les remplaçants. J’ai la chance d’exercer dans un lieu où le choix des formations est varié. Les déplacements seront réduits, ce qui représente un réel avantage. La formation continue comprend aussi le travail à domicile, via la lecture d’articles ou l’e-learning. J’espère que cet outil se développera et qu’il sera possible de valider des crédits de formation continue de cette manière. Par ailleurs, les soirées, qui sont déjà proposées par les laboratoires, pourraient se transformer en “soirées formatrices” et permettre de valider agréablement quelques heures.

C’est un besoin, pas une contrainte

Je travaille avec une autre personne. Il est donc facile de se libérer pour une journée de formation. Par ailleurs, selon moi, la formation continue ne représente pas une contrainte, mais un besoin. J’ai adopté cette démarche tout au long de ma carrière. Cela permet à la fois “une mise à jour” et un perfectionnement de mes connaissances. En revanche, il n’est pas toujours facile de choisir une formation qui nous convienne personnellement et soit en même temps profitable pour la structure, en termes de rentabilité. Se former est coûteux et entraîne souvent l’achat de matériel. Lors du choix, il est donc impératif de ne pas perdre de vue l’aspect “investissement rentable”. Nous possédons un équipement technique particulièrement performant qui nous offre de nombreuses possibilités diagnostiques et thérapeutiques dont nous ne profitons pas assez en raison de certaines “lacunes” théoriques. Celles-ci peuvent être comblées par des formations adaptées. Pour ces dernières, l’offre développée en région parisienne est large, ce qui permet de bien “coller” aux besoins. En revanche, les formations pratiques sont encore trop peu nombreuses à mon goût. J’espère que la nouvelle réglementation permettra qu’elles se développent.

Choisir des formations adaptées à l’exercice provincial

Etant donné les progrès rapides des connaissances et l’exigence de qualité de notre métier, je n’envisage pas de pouvoir travailler de façon isolée.

Les contraintes de l’exercice et le devoir de formation transforment la profession en un véritable sacerdoce plus ou moins efficace. D’où l’intérêt d’évoluer au sein d’une structure plus importante.

Cela permet de mieux organiser la permanence des soins et de dégager du temps pour la formation.

Au quotidien, les praticiens peuvent aussi échanger leurs connaissances, rapporter aux autres leurs acquisitions récentes, se réunir régulièrement.

Nous pourrions envisager, comme les médecins, d’organiser des enseignements postuniversitaires (EPU) en faisant venir dans les régions des spécialistes renommés. Je suis sorti de l’école depuis un peu plus de deux ans.

D’emblée, je me suis fixé des objectifs précis. Je me suis formé en gynécologie équine et en chirurgie des tissus mous en canine. Je travaille dans une structure mixte à nette prédominance canine. Nous souhaiterions développer certains domaines comme l’orthopédie, l’ophtalmologie, mais nous sommes sollicités également pour des audits d’élevage, notamment de petits ruminants. Nous voudrions rester polyvalents et choisir des formations en rapport avec nos besoins, nos envies et adaptées aux aspects pratiques de l’exercice des vétérinaires provinciaux.