Les confrères se penchent sur la phytothérapie individualisée

Le 3^e symposium de phytothérapie vétérinaire, organisé par le laboratoire Wamine, a rassemblé quatre-vingt-dix confrères le 6 octobre à Paris. Conférences théoriques et applications pratiques se sont succédé. L’implication des maladies inflammatoires du tube digestif dans les vomissements chroniques chez le chien et le chat a été traitée par notre confrère Juan Hernandez. Des essais de traitement phytothérapique, pour lutter contre ces affections, sont menés par notre confrère Claude Faivre depuis cinq ans.

Parmi les plantes « ayant des propriétés anti-inflammatoires, sécrétoires ou antispasmodiques », il a notamment cité la mélisse, la gentiane ou encore la fumeterre. Il a rappelé que la phytothérapie est une « médecine de l’individu » dans sa globalité, donc une médecine des fonctions. Les plantes élaborent des substances chimiques progressivement identifiées en laboratoire, dont les effets sont testés in vitro et in vivo, a-t-il expliqué. Elles ne s’opposent pas toujours directement aux symptômes, mais agissent sur la régulation des phénomènes qui les ont provoqués. Des “préparations magistrales”, mélanges d’extraits de plantes standardisés, capables de couvrir le dysfonctionnement de plusieurs tissus ou organes, sont utilisées. Les seuls bémols résident dans la difficulté de mettre en place un régime standardisé et dans les problèmes d’observance, fréquent, selon Claude Faivre. Des micronutriments, comme les probiotiques ou les acides gras poly-insaturés des séries oméga 3 et oméga 6, respectivement chargés de réguler la flore digestive et la fluidité des membranes cellulaires des tissus visés, sont prescrits en complément.

Les plantes sont le parent pauvre de la recherche pharmaceutique

Les plantes à tropisme hormonal, la polyvalence thérapeutique de la fumeterre, les affections respiratoires du cheval ont fait l’objet de plusieurs présentations lors de ce symposium. Nos consœurs Danielle Guieu et Pascale Ducluzaux ont partagé leurs expériences cliniques. La journée s’est achevée sur les connaissances actuelles relatives aux mécanismes du vieillissement cellulaire. Christophe Blanckaert a ainsi présenté quelques plantes à « action anti-inflammatoire, antalgique, restructurante, détoxifiante et myorelaxante » qu’il utilise en gériatrie.

« Les plantes n’étant pas brevetables, il existe peu de recherches menées par les firmes pharmaceutiques pour évaluer le bien-fondé de leur utilisation », regrette Bruno Toussaint, directeur de la rédaction du magazine Prescrire⁽¹⁾. Le constat est similaire en médecine vétérinaire. « Les “phytothérapeutes” constatent le manque d’études validées et vont s’attacher à y remédier en créant des “observatoires” cliniques », a souligné Claude Faivre.

• (1) « Bien utiliser les plantes en situation de soin », revue Prescrire, août 2007.