La prophylaxie sanitaire est la principale arme contre les mycoplasmes

Le contrôle des mycoplasmoses repose avant tout sur la prophylaxie sanitaire et suppose une bonne connaissance de l’épidémiologie analytique de ces infections.

L’antibiothérapie contre les mycoplasmoses produit en général des résultats décevants. Elle favorise l’émergence de porteurs chroniques asymptomatiques, sans toujours diminuer la contagiosité. Son objectif réside dans l’obtention d’une guérison clinique, qui se révèle souvent transitoire… Le rapport coût-efficacité est donc plutôt défavorable.

Les vaccins vivants atténués historiques ont une efficacité moyenne et sont interdits dans beaucoup de pays. Les vaccins inactivés de nos voisins étrangers ne sont pas commercialisés en France ; ils ne préviennent pas l’installation d’une infection, même si certains symptômes peuvent être atténués. Les autovaccins, d’efficacité non éprouvée, ne sont plus autorisés. La mycoplasmose la plus fréquente et la plus grave pour les ruminants en France est l’agalactie contagieuse. Le praticien doit cependant garder en tête les autres mycoplasmoses importantes chez les ovins et les caprins : kérato-conjonctivites (Mycoplasma conjunctivae, etc.), bronchopneumonies (M. ovipneumoniae, etc.), troubles de la reproduction (M. sp. sérogroupe 11, etc.), syndromes anémiques (M. ovis, par exemple Eperythrozoon ovis, agent de “l’epérythrozoonose”), etc. Pour le vétérinaire de terrain, l’objectif n’est pas de connaître les différences subtiles qui existent entre les sous-espèces de mycoplasmes, provoquant un syndrome d’agalactie contagieuse ou une autre mycoplasmose. En effet, la taxonomie est relativement complexe et l’impact d’une différenciation spécifique sur la conduite à tenir est presque nul. Il est en revanche fondamental de différencier les mycoplasmes pathogènes des mycoplasmes saprophytes, en particulier lors d’atteinte respiratoire (mais également génitales et oculaire): c’est l’un des intérêts du réseau Vigimyc (identification d’espèces).