La Journée normande vétérinaire se concentre sur le rôle de clinicien

Pour son édition du 7 octobre dernier, la Journée normande vétérinaire a choisi de se détacher de l’actualité législative (visite sanitaire, prescription-délivrance, etc.) pour ne s’intéresser qu’au premier rôle du vétérinaire, celui de clinicien. Une mission réussie, puisque plus de quatre-vingts congressistes ont assisté à cette journée, organisée par les Groupements techniques vétérinaires (GTV) de Normandie, à Deauville (Calvados).

La matinée a débuté par une présentation de notre consœur Valérie de Picciotto, praticienne dans la Manche, sur les principaux aspects de l’examen clinique du cheval en colique. Dans la décision de référer interviennent les signes cliniques d’obstruction haute (reflux, intestin grêle dilaté, hernie inguinale, etc.), le statut général de l’animal, sa valeur intrinsèque et affective, ainsi que les impératifs économiques. Si le traitement médical est décidé, avec l’accord du propriétaire, le vétérinaire doit utiliser au mieux l’ensemble de son arsenal thérapeutique. Frédéric Lallet, praticien dans l’Orne, a rappelé que la césarienne chez la vache, avec abord par le flanc droit, reste une méthode intéressante. Son principal avantage est la facilité d’extraction du veau, celui-ci venant alors du haut vers le bas. Chez la jument, la césarienne est à réaliser en dernier recours, lorsque l’animal ne peut être référé, et est pratiquée en abord par le flanc gauche sur une jument couchée. Xavier Quentin, praticien dans l’Eure, a évoqué deux syndromes plus rares chez les bovins : la dilatation-torsion du caecum et le syndrome hémorragique, une entité encore mal connue. La matinée s’est achevée par un exposé de Jean-Michel Ménager, praticien dans le Calvados, sur la péricardite des bovins. Selon lui, le traitement médical reste une alternative intéressante à l’acte chirurgical. Sur douze cas, les traitements entrepris ont permis d’obtenir une guérison chez 60 % des animaux.

L’après-midi a débuté par une mise en point sur les différentes techniques chirurgicales d’abomasopexie lors de déplacement de caillette à gauche. « La bonne technique est à coup sûr celle que le praticien maîtrise le mieux », a estimé Antoine Simon, praticien dans la Manche, car les taux de succès sont élevés et assez similaires. Pour le déplacement et le volvulus abomasal à droite, la chirurgie doit également primer sur le traitement médical, car sa précocité conditionne le succès. Mais l’examen clinique et les quelques tests biochimiques ne sont pas à négliger. Eux seuls permettent d’établir le pronostic.