Le second butorphanol élargit les indications de cet analgésique opiacé aux chiens - La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007

Pharmacie. Pour une meilleure analgésie viscérale

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

La solution injectable de butorphanol d’Intervet, Dolorex®, est indiquée chez les chiens et les chevaux.

Il y a plusieurs années, voire quelques décennies que les vétérinaires français attendent une solution injectable de butorphanol, avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) valable dans l’Hexagone. Ils ont désormais le choix entre deux spécialités : la plus récente, Dolorex®, est en train d’être lancée par Intervet et l’autre, Torbugesic® (Fort-Dodge), est disponible depuis un peu moins d’un an. Compte tenu de l’importance médicale et éthique croissante de la lutte contre la douleur, les forces de vente des deux laboratoires ne seront pas de trop pour promouvoir l’usage de ces analgésiques, notamment pour toutes les interventions chirurgicales, même les plus banales comme les ovariectomies, les castrations, voire pour de simples examens ou le traitement des plaies. Car souffrir n’est jamais bénéfique pour l’animal. Lutter contre la douleur est désormais à la portée de tous les praticiens – avec le butorphanol vétérinaire ou des morphiniques humains si nécessaire – et de toutes les bourses. Chez le cheval, le butorphanol, en réduisant significativement les doses d’α2-agonistes nécessaires à la sédation, permet même souvent d’en diminuer le coût.

Des différences sur la notice avec des protocoles validés avec les α2-agonistes

La formulation de Dolorex®, une solution injectable aqueuse à 10 mg/ml de butorphanol (sous forme de tartrate), est identique à celle de Torbugesic® (y compris pour les excipients), tout comme les conditionnements et leurs prix dans les centrales d’achat (59 € HT pour le petit flacon de 10 ml et 235 € HT pour celui de 50 ml, à 1 % près). Malgré ces similitudes, Dolorex® apporte incontestablement quelque chose de nouveau, ne serait-ce que par l’indication validée chez le chien, ainsi que par des usages et des protocoles d’emploi plus larges chez les chevaux.

Chez les équidés, l’indication française de Torbugesic® ne mentionne, dans son libellé officiel, que la réduction de la douleur lors de coliques, alors que son champ d’action est évidemment plus large et inclut la sédation et l’analgésie chirurgicales. Les indications élargies de Dolorex® sont mieux adaptées aux pratiques, car elles incluent, en plus des coliques, d’autres effets analgésiques avec des protocoles d’emploi associant le butorphanol et les α2-agonistes, détomidine ou romifidine (voir tableau). Sinon, les atouts du butorphanol sont déjà bien connus des praticiens équins, presque au quotidien pour des examens ou des actes douloureux (dentisterie, biopsie, échographie, endoscopie, voire radiographie), des opérations avec un cheval debout (castration), etc. Lasédation est de meilleure qualité, tout en réduisant les effets indésirables (hyperesthésie, etc.) et les doses d’emploi des α2-agonistes. En cas de coliques, le butorphanol présente l’avantage d’une courte durée d’action, sans masquer une évolution qui nécessiterait une intervention chirurgicale d’urgence. Le délai d’attente dans la viande est nul avant l’abattage. Toutefois, dans le cadre du dopage, un délai d’élimination d’une semaine environ est recommandé avant une épreuve.

Le butorphanol n’est pas classé parmi les stupéfiants

Pour les chiens, le butorphanol est encore peu connu des praticiens français, alors qu’il est largement utilisé en Europe et aux Etats-Unis. Dolorex® est indiqué, selon son libellé officiel, contre les douleurs viscérales modérées ou en sédation, en association avec un α2-agoniste, notamment dans les protocoles anesthésiques. En chirurgie, en dehors des α2-agonistes, aucune des molécules anesthésiques ou sédatives couramment utilisées (ni la kétamine, ni l’acépromazine, ni le propofol, ni les barbituriques, ni les gaz anesthésiques) ne présente une valence analgésique. L’arrivée du butorphanol vétérinaire ne devrait toutefois pas remplacer toutes les indications de la morphine, notamment dans le contrôle des douleurs somatiques, en particulier lors de chirurgie orthopédique.

D’après une étude commandée par Intervet, il semble que les contraintes réglementaires, réelles ou seulement perçues comme telles, constituent encore un frein à l’usage des morphiniques “humains” par les vétérinaires. Le laboratoire souligne donc que le butorphanol n’est pas classé comme stupéfiant en France. Toutefois, son « administration est strictement réservée aux vétérinaires ». Il ne peut pas être délivré à un propriétaire ou à un professionnel non vétérinaire.

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