En Chine, l’épizootie de grippe aviaire ne semble pas être une priorité majeure - La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007

Influenza aviaire. Témoignage “touristique”

Actualité

Auteur(s) : Carole André

La Chine ne cesse de déplorer de nouveaux foyers d’influenza aviaire H5N1 HP chez les volailles. De plus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré un 41e cas humain de grippe aviaire (dont seize mortels) depuis 2003, au 8 octobre dernier. Pourtant, les autorités locales ne semblent pas s’émouvoir de la situation, c’est en tout cas le sentiment que peut avoir un touriste occidental en voyage dans le pays. Quelques mesures sanitaires sont prises dans les régions où les volailles sont touchées, mais qu’en est-il vraiment de l’implication et de l’information de la population ?

Force est de constater que, sur le terrain, les grandes mégalopoles sont peu concernées par l’épizootie, car les volailles vivantes y sont rares. Quelques oiseaux sauvages survivent dans les villes, malgré la pollution, mais il existe peu d’élevages à contaminer. Beaucoup de Chinois possèdent des oiseaux de compagnie, qu’ils sortent “en promenade” dans de petites cages. Là encore, la contamination semble difficile via les oiseaux sauvages, car ils ne sont pas vraiment en contact avec leurs congénères en cage.

Le problème vient plutôt des campagnes à l’ouest et au sud de la Chine

Dans ces régions, les paysans vivent souvent dans une grande pauvreté, sans aucune infrastructure de contrôle. Les contacts sont nombreux entre les élevages, les oiseaux sauvages, les populations et d’autres animaux comme les porcs, qui peuvent jouer un rôle épidémiologique non négligeable dans la recombinaison des virus. Rien n’est fait pour informer les populations des méthodes pour éviter la propagation virale. Ces paysans, en bas de l’échelle de la société chinoise, sont loin d’avoir toutes les cartes en main pour assurer leur sécurité et celle de leurs élevages. En 2004, leur gouvernement avait émis une circulaire, destinée aux autorités compétentes locales, pour les inviter « à prendre des mesures musclées visant à se prémunir contre la propagation du virus de la grippe aviaire ». Depuis, le virus a continué à se propager, car les autorités locales n’ont pas les moyens de mettre en œuvre de telles dispositions. En outre, les problèmes de corruption au niveau régional “évincent” les lois dictées par le pouvoir central pékinois.

Si la Chine essaie de faire bonne figure devant les instances internationales, son gouvernement n’est pas forcément à la hauteur sur le terrain, dans ce pays à la taille d’un continent. Les Chinois sont également confrontés à des changements majeurs dans leur société, dans leur économie, dans leur environnement. Les problèmes liés à l’influenza aviaire, qui plus est dans des provinces reculées, peuvent leur sembler dérisoires, tout comme l’importance des seize décès de personnes atteintes de la grippe aviaire, dans un pays qui compte plus d’un milliard d’habitants.

L’information du touriste se limite à celle diffusée dans les aéroports

A Paris, des affiches mettent en garde les touristes à destination des pays asiatiques : « Si vous vous rendez dans un pays touché par la grippe aviaire, évitez tout contact avec des volailles vivantes ou mortes (et non cuites), lavez-vous souvent les mains, consommez uniquement des aliments bien cuits. » Dans l’avion, chaque passager doit remplir un questionnaire de santé, à remettre à l’atterrissage au personnel des douanes chinoises. « Avez-vous été en contact avec une volaille ou un oiseau durant les sept derniers jours ? Avez-vous eu un contact rapproché avec des patients ou des personnes susceptibles de souffrir de la grippe aviaire durant les sept derniers jours ? Souffrez-vous de l’un de ces symptômes : fièvre, rhinite, toux, mal de gorge, mal de tête, diarrhée, vomissements, difficultés respiratoires ? » C’est à se demander si ce ne sont pas les Occidentaux qui introduisent les virus en Chine… Toute réponse positive à ce questionnaire remet en question l’entrée sur le territoire. A l’aéroport de Pékin, dans une atmosphère officielle, au milieu de militaires en uniformes, des personnels en blouses blanches, portant un masque, scrutent chaque passager qui arrive sur un écran de sécurité. Au moment où le voyageur rend son questionnaire de santé, il est filmé par une caméra à rayons infrarouges, censée détecter la fièvre. De petits prospectus sont disponibles sur des présentoirs (encore faut-il savoir lire le chinois). Ils expliquent les moyens de propagation du virus et les précautions à prendre pour éviter la transmission. Ce sera la seule information diffusée durant tout le séjour…

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