Blue tongue. Plus de 23 500 cas en Europe
Actualité
Auteur(s) : Michel Bertrou
Les huit pays européens concernés par l’extension actuelle de la fièvre catarrhale ovine (blue tongue) ont fait un bilan de la situation, les 3 et 4 octobre derniers, à Bruxelles. Au 1er octobre, 2 246 cas de la maladie étaient confirmés en France, 4 138 en Belgique, 5 051 aux Pays-Bas, 940 au Luxembourg, 11 321 en Allemagne et 18 au Royaume-Uni, soit plus de 23 500 cas au total, tous imputables au sérotype 8 du virus.
Devant l’ampleur du phénomène, les experts du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de santé animale (CPCASA) ont dû allonger la liste des zones de restriction, ajoutant des parties du sud-est de l’Angleterre, de nouveaux périmètres en France, en république Tchèque, au Danemark, et en fin au Portugal (où les récents foyers concernent le sérotype 1, comme en Espagne). Chaque autorité nationale devra avertir la Commission européenne de l’évolution des secteurs réglementés, afin que cette dernière tienne à jour une information précise. Les pays membres de l’Union ont également décidé de clarifier les règles qui s’appliquent aux mouvements d’animaux à l’intérieur des zones de restriction et vers celles-ci, et d’autoriser les déplacements à certaines périodes saisonnières froides durant lesquelles l’insecte vecteur est hors d’état de nuire. Le texte adopté permettra l’exportation d’animaux issus de la zone réglementée, y compris des périmètres interdits, sous réserve d’une protection de quatorze jours contre le vecteur et d’un test virologique individuel avant la sortie.
Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, s’est félicité de ces mesures, dont il est le promoteur. La France a également obtenu la simplification de son zonage, avec une réduction de la partie réglementée : les régions qui étaient dans le périmètre de surveillance passent en territoire indemne. Alors que la grogne commençait à se manifester parmi les éleveurs du bassin allaitant (100 000 broutards destinés à l’exportation sont actuellement bloqués), la nouvelle a été accueillie avec soulagement par les syndicats et les organisations professionnelles.
La fièvre catarrhale ovine n’en continue pas moins de gagner du terrain (voir carte). Le 6 octobre dernier, de nouveaux cas étaient confirmés dans dix-neuf départements, dont, d’Ouest en Est, le Calvados, l’Orne, le Loir-et-Cher, le Loiret, la Vienne, la Nièvre, la Côte-d’Or, le Bas-Rhin, pour un total de 2 960 cas. Le 3 octobre, Michel Barnier a demandé à la Commission de définir une stratégie vaccinale communautaire. Afin d’accélérer la mise à disposition du vaccin, il devait annoncer, cette semaine, le lancement d’un appel d’offres.
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