Un tiers de la France passe en zone réglementée - La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007

Blue tongue. Une épizootie nord-européenne de cinq mille foyers

Actualité

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Avec plus de deux cents foyers recensés, une trentaine de départements français sont désormais concernés par la fièvre catarrhale ovine.

En Meuse, la situation épidémiologique vis-à-vis de la blue tongue s’est notablement aggravée depuis plusieurs jours », constate Daniel Grosjean, inspecteur de la santé publique vétérinaire au sein de la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV). Désormais, la totalité du département est en périmètre interdit, après la confirmation de deux cas dans l’Aube, un département limitrophe. « Vingt foyers sont diagnostiqués pour le moment. Chaque jour, des vétérinaires appellent pour nous faire part de suspicions. A la suite de l’épizootie de 2006, nous redoutions l’apparition de nouveaux cas, mais pas avec une telle ampleur », ajoute Daniel Grosjean. La situation de la Meuse reflète bien celle du nord de la France : une explosion de nouveaux foyers de fièvre catarrhale ovine. Au 8 septembre, deux cent quatre cas étaient confirmés. En conséquence, les périmètres interdits, et les zones de protection et de surveillance ne cessent de s’étendre, en nappe. Presque un tiers du territoire hexagonal est ainsi en zone réglementée (voir carte). Le Calvados, de même que la Côte-d’Or, la Nièvre, le Cher, le Doubs, le Loiret et le Jura, par exemple, sont passés partiellement en zone de surveillance. A partir et au sein de ces secteurs, les mouvements de ruminants, de semences, d’ovules et d’embryons sont limités et soumis à conditions. Cette restriction des déplacements, ainsi que la lutte insecticide contre le vecteur de la maladie sont actuellement les seuls moyens disponibles pour contenir l’expansion de l’arbovirose.

Une stratégie vaccinale est envisagée pour l’été prochain

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, a souhaité afficher son soutien à la filière en se rendant dans une exploitation de la Meuse touchée par les mesures sanitaires relatives à la maladie, le 4 septembre dernier. Il a rencontré les représentants professionnels du département et des régions touchées. Le ministre a réaffirmé que « la solidarité nationale continuera à s’appliquer afin de soutenir l’élevage dans le nord-est de la France ». Il a notamment annoncé une extension de la mesure d’indemnisation des pertes de chiffre d’affaires pour les élevages situés dans les périmètres interdits et a confirmé que l’indemnisation des agriculteurs nouvellement installés est effective depuis le 31 août dernier. « Une enveloppe de deux millions d’euros est disponible auprès de l’Office de l’élevage pour couvrir ces nouvelles mesures, a-t-il souligné. Le dispositif sera réévalué au regard de l’évolution de la maladie, sur laquelle l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie. La stratégie sanitaire retenue devrait évoluer vers une stratégie vaccinale à l’été 2008, quand le vaccin en cours d’élaboration sera mis sur le marché. » La prophylaxie vaccinale ne devrait pas débuter avant l’année prochaine. Elle est déjà appliquée en Corse notamment, qui subit depuis plusieurs années des épizooties liées à des virus d’autres sérotypes (2, 4 et 16). Pour le moment, aucun vaccin n’est encore disponible contre le sérotype 8, qui n’a jamais été observé auparavant sous de telles latitudes.

Michel Barnier souhaite une reconnaissance du caractère exceptionnel de la maladie

Par ailleurs, le ministre a saisi la Commission européenne, le 11 septembre dernier, pour demander qu’une stratégie soit mise en place face à une telle expansion de la maladie au nord de l’Europe. Il a proposé que ce dispositif s’articule autour de trois points : la mise en œuvre rapide d’un programme européen de vaccination ; la prise en charge du financement des mesures sanitaires ; la reconnaissance du caractère exceptionnel de l’extension de l’épizootie par un soutien renforcé du marché.

En effet, la blue tongue affecte à la fois les ovins et les bovins, ce qui noircit encore le tableau. Le virus de sérotype 8 provoque des symptômes chez les bovins, qui ne sont généralement que de simples réservoirs de l’infection. Les signes généraux qui peuvent être observés sont un abattement, une anorexie, une chute de la production de lait et une perte de poids. Le mufle et les naseaux présentent des lésions ulcéreuses et nécrotiques. Un jetage nasal muco-purulent et des ulcérations de la muqueuse buccale sont visibles derrière les incisives et le bourrelet incisif. Ces lésions génèrent parfois de l’hypersalivation. Des œdèmes au bas des membres et une faiblesse musculaire provoquent des boiteries, voire un décubitus. Les mamelles présentent des érythèmes et de l’œdème, ainsi que des lésions ulcéreuses et nécrotiques sur les trayons. Ces symptômes sont parfois discrets et peu évocateurs, ce qui souligne l’importance d’une vigilance renforcée… dans un nombre toujours plus élevé de départements.

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