Le vétérinaire de demain sera-t-il toujours un omnipraticien ? - La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007

Entre nous

FORUM

Un diplôme d’omnipraticien est rassurant

Guillaume Perreul, T1 pro à l'ENVN.

C’est l’image d’Epinal du vétérinaire qui m’a fait entrer à l’école, mais j’ai pu découvrir au cours de mes études d’autres approches que celle de l’exercice libéral. Séduit par le système coopératif mis en place dans les groupements d’élevage, j’ai fait une thèse en porcine et je commencerai à travailler cet hiver dans cette filière. Ce choix de m’orienter vers un domaine spécifique n’a pas été évident, par crainte de perdre ma polyvalence ou, à terme, de changer d’avis. Mais avoir un diplôme d’omnipraticien est rassurant, car il laisse la possibilité d’une réorientation.

Je suis attaché à l’idée que, grâce à la qualité de l’enseignement de base que nous recevons, le vétérinaire reste le généraliste de référence de la santé animale. Une spécialisation qui interviendrait trop tôt dans notre formation limiterait le potentiel de notre parcours professionnel. Cependant, les techniques progressent, les éleveurs sont de plus en plus pointus et il sera bientôt nécessaire de se qualifier davantage pour répondre aux attentes et maintenir à la fois la qualité et la diversité du service. Il faudra également mettre en synergie ces compétences, soit en les regroupant, soit par la mise en place d’un maillage.

Cela devrait prendre une quinzaine d’années. Faire appel à d’autres sans avoir l’impression de se discréditer est aussi une question de mentalité, voire de génération.

Nous allons vers une qualification par espèce

Sébastien Caure, praticien à Saint-Michel-de-Livet (Calvados)

De plus en plus, nous allons nous orienter vers la qualification par espèce. Il est plus difficile d’être performant pour plusieurs espèces que pour une seule et le niveau d’exigence des propriétaires d’animaux augmente. Le vétérinaire équin est déjà un métier à part, car l’espèce est particulière et les enjeux financiers sont importants. La mise en place d’une qualification reconnue en équine serait un pas dans ce sens, un minimum dont l’intérêt dépendra des critères d’attribution. Si les généralistes du cheval seront toujours nécessaires, l’avenir de la filière dépend aussi de ses spécialistes (médecins, urgentistes, gynécologues, anesthésistes, orthopédistes), regroupés dans de grandes structures hospitalières mieux équipées. Celles-ci sont plus performantes et mieux adaptées pour affronter les risques financiers au quotidien. Notre clientèle est à 90 % constituée de chevaux de course qui valent beaucoup d’argent. Si nous voulons perdurer, notre garantie de moyens doit être la plus forte possible, ce qui signifie une course à l’équipement onéreuse et la reconnaissance de nos compétences. Les seules qui peuvent réellement valider la qualité du travail sont celles reconnues par les collèges européens. En France, il est encore difficile pour une structure privée de former des spécialistes diplômés de ces collèges, mais nous avons fait ce choix et nous libérons du temps aux plus jeunes d’entre nous pour qu’ils puissent se former et, en retour, valider la compétence de la clinique. C’est un choix pour l’avenir, avec l’objectif de créer une importante structure équine, de taille européenne et comparable à celles qui existent déjà en Allemagne et en Angleterre.

Un avenir partagé entre omnipraticiens et vétérinaires qualifiés

Pierre Desnoyers, ancien directeur de l’ENVT.

Nous aurons toujours besoin des omnipraticiens tels qu’ils existent aujourd’hui, c’est-à-dire des vétérinaires capables de mener à bien une démarche clinique bien pensée, adaptée à chaque espèce. Si je ne crois pas à leur disparition, la diversité des solutions à fournir demande toutefois des compétences de plus en plus développées.

L’avenir se partagera donc entre omnipraticiens et vétérinaires qualifiés pour tel ou tel domaine (à distinguer des spécialistes). Ces deux types de praticiens travailleront en réseau, dans des cadres prédéfinis et précis. Si le diplôme donne au vétérinaire le droit d’exercer dans n’importe quel domaine, je n’imagine pas son activité diminuée par autre chose que ses compétences et ses possibilités d’agir (définies par lui-même ou son réseau et confirmées par sa pratique). Je crois alors au pouvoir régulateur du jugement, qu’il soit exercé par le réseau, par la clientèle ou par une autorité (en cas de recours juridique), en souhaitant que le rôle joué par le réseau rende cette dernière hypothèse rarissime. Concernant les spécialistes, je serais plus restrictif sur la question du droit, puisqu’un exercice exclusif de la spécialité est revendiqué. Ce schéma général ne peut fonctionner que sur la base d’une formation solide et pertinente.

Nous avons fait une erreur en allongeant la durée des classes préparatoires. Ce n’était pas nécessaire.

L’idéal serait que cette deuxième année de “prépa” (qui en fait est souvent une troisième année) soit récupérée dans le cursus, pour devenir une année d’orientation complémentaire, réalisée dans les ENV ou dans des structures certifiées, qui permette à chaque futur vétérinaire d’acquérir les compétences particulières qu’il souhaite.

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