La décompensation cardiaque guette l’animal emmené en altitude

Pour l’essentiel, ce sont les chiens que leurs propriétaires emmènent en vacances. Une exception notable concerne les vacanciers qui rejoignent leur résidence secondaire, surtout pour une longue durée : le chat est alors du voyage. Cette année, étant donné les conditions climatiques, les puces et autres parasites externes ont constitué des motifs de consultation particulièrement nombreux (avec la classique dermatite par allergie aux piqûres de puces). En revanche, les morsures de vipère comme les épillets semblent avoir été moins fréquents. Globalement, les affections dermatologiques sont plutôt courantes en été, surtout chez les races prédisposées. Les fortes chaleurs, dans les régions concernées, sont surtout responsables de coups de chaleur et de cas de décompensation chez des chiens insuffisants cardiaques.

Une activité physique en hausse soudaine peut avoir des conséquences

La seule montée en altitude peut entraîner des troubles cardiaques, y compris chez des chiens pour lesquels aucune insuffisance n’a été décelée auparavant. « A 2 000 m, nous voyons ces troubles régulièrement, dont de graves cas d’œdème pulmonaire », prévient Vincent Gaviglio, praticien à Aime (Savoie).

En outre, en montagne ou ailleurs, la soudaine augmentation du niveau d’activité physique de l’animal peut entraîner des conséquences pathologiques, une forte myalgie par exemple. En bord de mer, les lésions des coussinets, consécutives au déplacement du chien sur des galets coupants, et les conjonctivites liées au sable des plages sont des motifs habituels de consultation vétérinaire.

Plus généralement, les maîtres en vacances, donc leur chien, passent plus de temps à l’extérieur. Logiquement, les accidents de la voie publique, les morsures et autres traumatismes sont régulièrement rencontrés par les confrères qui exercent en zone touristique.

En dehors des affections courantes, les étrangers qui poussent la porte du cabinet vétérinaire le font souvent pour satisfaire aux formalités à respecter lors du retour dans leur pays d’origine avec leur animal (certificats, traitements préventifs, etc.). Les praticiens qui exercent en zone frontalière sont aussi régulièrement questionnés par des vacanciers qui souhaitent passer dans le pays voisin avec leur animal, parfois simplement pour la journée. Nicolas Feroldi, à Saint-Jean-de-Luz, est ainsi fréquemment sollicité pour l’Espagne et l’Andorre.

Les propriétaires sont globalement sensibilisés aux “maladies de vacances”

En droite ligne avec un niveau d’information générale augmenté, plusieurs confrères soulignent que les propriétaires sont davantage sensibilisés aux risques de maladies encourus par leur animal en vacances. C’est notamment le constat de Sabine Arbouille, praticienne dans la ville de Mont-de-Marsan, dans les Landes, qui a elle-même participé à une information des propriétaires vacanciers, diffusée sur les ondes radiophoniques.

Le revers de la médaille, c’est l’inquiétude inutile de certains propriétaires vis-à-vis d’une maladie, alors que le risque de la contracter est nul. C’est le cas de la leishmaniose, injustement redoutée dans les Pyrénées-Atlantiques, alors que le risque de piroplasmose y est bien réel et souvent insuffisamment prévenu.