Le nouveau dispositif d’évaluation de la formation continue est accueilli de façon contrastée - La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Le système dédié à la formation continue des vétérinaires a été présenté en juin dernier(1). Il précise notamment la méthode d’attribution des crédits de formation continue (CFC), assortie de coefficients d’apprentissage et de connaissance. Tous les confrères ne connaissent pas encore ce dispositif, qui prévoit la mise en service de la base informatique d’enregistrement des CFC au quatrième trimestre. En effet, près de 40 % d’entre eux ignorent son existence, selon un récent sondage réalisé via Planete-vet.com.

Ceux qui en ont entendu parlé ou qui l’ont étudié plus attentivement l’accueillent de façon contrastée. Ainsi, plus de la moitié des confrères et des consœurs qui se sont penchés sur ce nouveau système l’estiment satisfaisant mais perfectible, voire pertinent. Pour l’autre moitié, au contraire, il est inadapté à la réalité du terrain. Pour certains praticiens, il contribuera à augmenter les disparités entre les cliniques. D’autres y voit un système de contrôle digne « des cahiers de maternelle ». « Laissons les vétérinaires responsables de leur évolution », argumente un opposant au dispositif. « Nous sommes une profession libérale. Je pensais donc, à partir du moment où nous respectons une certaine éthique ainsi que nos clients, qu’on nous laissait libres d’agir. Les lois du marché sont là pour encadrer, éviter et surtout sanctionner les débordements », remarque un autre.

Par ailleurs, les confrères qui se sont exprimés indiquent qu’ils n’ont pas attendu la mise en place de ce dispositif pour prendre conscience de l’obligation de se former et pour le faire. « Nous nous formons tous en permanence par les moyens qui nous semblent les plus efficaces. Pourquoi faut-il toujours que la France trouve nécessaire d’obliger, d’interdire, de sanctionner ? », s’interroge un praticien.

A contrario, pour ceux qui appréhendent cette nouveauté de façon positive et ont déjà l’habitude de se former, cela permettra d’apprécier la formation d’une façon plus précise, et ne constituera que la continuité du système de crédits que plusieurs associations ont déjà mis en place depuis quelques années.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/6/2007 en pages 14 et 15.

réactions Internet

Non aux coûts trop importants

Il faudrait calquer le dispositif de formation sur celui des médecins généralistes : formation continue obligatoire, mais gratuite (pas d’avance de fonds) et indemnisation du praticien par jour de formation.

Il est en effet intolérable d’imposer des formations dont le coût global (formation plus hébergement, remplacement et transport) est important pour les très petites entreprises que sont la plupart des structures vétérinaires. Par ailleurs, cette formation continue obligatoire devrait être dispensée par les écoles vétérinaires et non par des organismes associatifs ou privés dont nous ignorons le budget de fonctionnement.

Philippe Delforge

La sanction de la clientèle primera

Si j’ai tout bien compris et compté, le système instaure une obligation de huit jours de congrès par an en moyenne. Combien de confrères exerçant seuls n’ont assisté à aucun congrès depuis dix ans ? Combien de jeunes installés, qui doivent faire vivre une famille avec moins de 25 000 € par an (si j’en crois les chiffres publiés), accepteront d’investir un mois de leur revenu pour huit jours de formation ? Sont-ils pour autant incompétents ? Le sont-ils plus que ceux qui, lors des réunions, ne fréquentent que l’exposition commerciale ou que ceux qui ne s’inscrivent qu’aux séminaires organisés au pied des pistes de ski ou dans le calme douillet d’un country club verdoyant ? Je confesse avoir somnolé durant certaines matinées de conférences sous l’éclairage complice des rétroprojecteurs, au lendemain de soirées généreusement sponsorisées par les laboratoires partenaires. Pourtant, dans ce demi-sommeil, j’ai validé des points de formation. Mais je dois être le seul dans ce cas… La sanction de la clientèle sera probablement plus rigoureuse que tous les contrôles ordinaux imaginables.

Gilles Chave
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