L’embole fibro-cartilagineux est une affection rare et évolutive chez le chat

L’embole fibro-cartilagineux n’a été décrit que chez cinq chats. Les auteurs d’une étude⁽¹⁾ recensent cinq cas supplémentaires. Ces animaux ont entre sept et onze ans, soit une moyenne d’âge plus élevée que pour la hernie discale (sept ans).

Quatre chats vivent exclusivement à l’intérieur de la maison. Les commémoratifs n’incluent aucun traumatisme. Tous présentent une parésie ou une paralysie aiguë, asymétrique et non douloureuse. Cette symptomatologie est fortement évocatrice d’un embole fibro-cartilagineux.

Toutefois, une différence importante est à noter : contrairement au chien, chez lequel cette myélopathie est généralement considérée comme non progressive, elle évolue chez les chats de cette étude. La détérioration de l’état neurologique survient en quelques heures et dure jusqu’à vingt-quatre heures. Cette évolution est également rencontrée chez l’homme et serait due à l’aggravation de la myélomalacie et de l’œdème médullaire après l’embolisation initiale. Ainsi, l’un des chats passe d’une ataxie postérieure à une paraparésie ; le deuxième d’une parésie postérieure unilatérale à une parésie bilatérale ; le troisième d’une boiterie antérieure à une hémiparésie ; le quatrième d’une ataxie postérieure à une tétraparésie. Seul un chat est présenté comme paraplégique. L’examen neurologique et les caractéristiques des réflexes permettent de localiser la lésion au niveau de la colonne cervicale chez trois chats, et au niveau de la colonne thoraco-lombaire chez deux autres. L’analyse sanguine et la radiographie sont normales. Les tests pour la toxoplasmose, la cryptococcose ou encore la péritonite infectieuse féline sont négatifs. L’analyse du liquide céphalo-rachidien montre, pour la majorité des cas, une pléocytose neutrophilique. La myélographie (un cas) et l’imagerie par résonance magnétique (trois cas) révèlent une lésion intramédullaire et un gonflement de la moelle épinière, sans aucune compression. Trois chats sont euthanasiés et subissent une autopsie. Celle-ci ne décèle aucune lésion macroscopique. En revanche, l’histopathologie de la moelle épinière révèle une myélomalacie (surtout de la matière grise), ainsi que des emboles fibro-cartilagineux intravasculaires.

L’étiopathogénie de l’embole fibro-cartilagineux est controversée. Cette affection se déclenche lorsqu’un fragment microscopique de noyaux pulpeux du disque intervertébral migre dans un vaisseau sanguin de la moelle épinière.

Deux chats sur cinq sont rendus à leur propriétaire et bénéficient d’une récupération fonctionnelle complète.

• (1) J.S. Mikszewski et coll. : « Fibrocartilaginous embolic myelopathy in five cats », JAAHA, 2006, vol. 42, n° 3, pp. 226-233.