La productivité est le facteur le plus discriminant du prix du porc sur le marché mondial - La Semaine Vétérinaire n° 1276 du 30/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1276 du 30/06/2007

Conjoncture porcine

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FILIÈRES

Auteur(s) : Patrick Pommier

Une étude néerlandaise(1), d’origine universitaire, compare les coûts de production de la viande de porc dans différents pays d’Europe et d’Amérique, et détermine le poids relatif des différents postes dans ces coûts. Les Etats pris en compte sont les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Pologne, les Etats-Unis et le Brésil.

Les résultats montrent que la productivité est le paramètre le plus important, plus encore que les coûts directs, comme ceux de la main-d’œuvre ou du logement. Ainsi, parmi les six pays européens, les trois pour lesquels les coûts de production sont les moins élevés (Pays-Bas, Danemark, France) sont ceux qui produisent le plus de porcs par truie et par an. En ce qui concerne le coût de la main-d’œuvre, le taux horaire est évidemment bien différent selon les pays (les plus élevés sont rencontrés en Europe de l’Ouest et le plus bas au Brésil), mais il ne peut être pris en compte indépendamment de la productivité. Ainsi, au Danemark ou aux Pays-Bas, un employé pour 140 à 150 truies est dénombré, alors qu’au Brésil un salarié est présent pour 50 truies.

Les coûts de production et la réglementation sont moindres au Brésil et aux Etats-Unis

Le coût global de la main-d’œuvre est moins important au Danemark qu’aux Etats-Unis, en raison d’une meilleure productivité des élevages. Malgré tout, les coûts de production sont moins élevés aux Etats-Unis et au Brésil qu’en Europe. Cet écart devrait encore s’accentuer d’ici à 2013.

L’application des normes européennes (en particulier sur le bien-être et l’environnement) devrait en effet entraîner d’ici là un surcoût estimé à environ 0,7 centime d’euro par kilo en France, 2 centimes en Espagne et en Pologne, 4 centimes au Danemark, 6,5 centimes en Allemagne et 7,2 centimes aux Pays-Bas. Les normes gouvernementales qui régissent l’élevage (gestion du lisier, bien-être, etc.) sont moins contraignantes au Brésil et aux Etats-Unis qu’en Europe. A titre d’exemple, l’utilisation d’antibiotiques comme facteurs de croissance est autorisée aux Etats-Unis et au Brésil (soit un gain qui peut atteindre plus de 2 centimes par kilo de carcasse). En outre, l’emploi de farines de viandes et d’os est interdite en Europe, mais pas en Amérique. Globalement, avec les nouvelles normes, il est prévu une augmentation des coûts de production de 7 % aux Pays-Bas, 5 % en Allemagne, 3 % au Danemark, 2 % en Pologne et 1 % dans les autres pays européens, dont la France. Aux Etats-Unis, il est difficile de prévoir si les normes relatives à l’environnement, au bien-être des animaux ou à la salubrité des aliments auront un impact sur les coûts de production. Au Brésil, en revanche, il n’est pas prévu de changement majeur dans ces domaines. En 2004, les coûts de production les plus élevés étaient observés en Pologne, en Allemagne et en Espagne (environ 1,25 €/kg), suivies de la France, du Danemark et des Pays-Bas (1,10 à 1,15 €/kg), à bonne distance des Etats-Unis (environ 1 €/kg) et surtout du Brésil (environ 0,65 €/kg).

Il est légitime de penser que les indications fournies par cette étude sont assez largement extrapolables aux autres espèces animales. Les auteurs rappellent toutefois que le coût de production n’est pas le seul argument en faveur ou en défaveur de l’exportation. Peuvent être citées, par exemple, les barrières douanières ou sanitaires. Ainsi, le porc brésilien est interdit d’entrée en Europe faute de système efficace d’identification des animaux. Aux Etats-Unis, seul un abattoir et trois usines de transformation sont approuvés pour l’exportation vers l’Union européenne. Par ailleurs, les Etats-Unis désinfectent le porc au chlore, une pratique interdite en Europe. La variation de la demande constitue enfin un élément important (augmentation prévisible de la consommation de viande en Chine dans les années à venir).

  • (1) W. Wesselink : « Compétition sur le marché mondial : la productivité fait toute la différence », Porc Québec, août 2006, pp. 39-41.

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